Apres l'effort le réconfort. [Pv Rosanna]

"Après l'effort, le réconfort."

- Jore & Rosa -

Encore des foutus dégâts à cause des perpétuelles guerres qui ne concernent même pas une partie des humains. Rosanna serre parfois les dents lorsqu’on évoque le sujet. Elle n’a pas pris part à la défense, trop occupée par la protection de Kendra. Sa cadette a déjà trop souvent souffert des choix que Rose a pu faire dans sa vie alors pas cette fois. Elle est partie avec elle, elle est restée à ses côtés. Pendant un bref instant, elle en a voulu à Jore, son patron. Ce sont des aliens, tout comme lui, qui se sont introduits sur terre encore. Encore ! Ils font les frais de leurs erreurs mais elle s’est vite reprise. Il n’est pas l’assaillant. C’est juste dur de faire la part des choses. Elle n’y parvient toujours pas avec les mutants, pourtant plus proche des humains que les extra-terrestre, à la différence que Jore est spécial aux yeux de Rosanna. Sleipnir a droit également à un traitement de faveur mais uniquement parce qu’il est … particulièrement inoffensif aux yeux de l’ancienne flic qu’elle est. Elle ne connaît qu’eux deux de toute façon. Il a débarqué comme ça le lendemain de l’incident qui a valu à Rosa de se trouver à l’hosto et puis finalement il est trop curieux pour ne pas vouloir faire sa connaissance. De toute façon, Rosanna est trop respectueuse pour se montrer malpolie devant une personne de l’entourage de Jörmungand alors alien ou non, elle ne dira rien. Elle a beau avoir changé depuis sa rencontre avec le serpent, elle garde toujours ce côté « old school » de politesse parfois un peu exagérée. C’est grâce à lui qu’elle a en partie brisée légèrement ses freins. L’ambiance entre eux n’est plus aussi formelle. Si ce n’est leur langage par moment. La dernière fois, ils avaient beaucoup parlé mais la secrétaire a vite oublié cette histoire de voyage qu’il a évoqué. D’autant plus avec l’attaque. Lui non. Elle le comprend quand il leur annonce qu’ils partent. Lui, elle et Kendra. Bizarrement, il la supporte assez bien pour les rares occasions qu’il l’a vue et c’est limite un soulagement pour Rose. Enfin… un soulagement et parfois un souci. Faut dire que s’ils se mettent à deux pour l’embêter ça va devenir vite invivable. Kendra a vite commencé quand il fallut faire ses bagages. Rosa a faillit mourir de désespoir, se demandant si la cadette compte prendre la maison entière dans ses valises. « Mais pourquoi prends-tu tant de produits de beauté… ? ah non pas ta peluche toute moche … et celle-là c’est pourquoi ? » Kendra a soudainement eu un p’tit rictus et n’a pas donné d’explications. L’ainée n’a pas cherché plus loin alors.

Voir Jörmungand arriver est d’un grand soulagement pour Rosanna, qui lui témoigne alors tout son découragement par un regard. Quant à Kendra, elle semble ravie de voir ce serpent à qui elle adresse un sourire éclatant et un grand signe de la main. Trop de retenue… Destination : la Suisse et ses montagnes. Ce n’est pas si loin de la France quand elle y songe. Cela lui convient parfaitement évidemment. De toute façon, elle n’est pas bien difficile question endroits enneigés. Dans tous les cas, ces endroits restent magiques et majestueux. Si Jore peut dormir durant le voyage, Rosanna a l’impression de faire du baby-sitting tant sa sœur ne cesse de lui faire des commentaires, certes en sourdine mais des commentaires quand même. A voir son excitation, l’ainée se rend bien compte qu’elle ne prend pas assez de temps pour profiter de sa cadette qui depuis quelques temps semblent moins colère envers elle. Plus proches… elles sont de nouveau des sœurs.  Et ça Jore l’a compris mieux qu’elle. Il le lui avait dit. L’arrivée à l’hôtel est totalement autre chose et un peu trop luxueux au goût de Rose qui se sent minuscule. Elle trouve déjà son appartement immense alors qu’en est-il d’un lieu qui en fait presque le triple, voire plus. Elle ne sait pas quoi dire quand il lui pose la question. «  C’est … c’est gigantesque ! » lui souffle-t-elle pendant que sa sœur est partie posée ses affaires dans une des deux chambres. « Vous ne faites jamais les choses à moitié en fait !  L’endroit est parfait, j’aime beaucoup la Suisse. Joli choix. » Kendra revient déjà avec sa grosse peluche encombrante qu’elle tend soudainement à Jore et elle ne lui laisse pas le choix, la lui collant dans les bras. Rose la dévisage avec interrogation. « On peut savoir ce qui t’es passé par la tête ? » Une peluche bien rose, un ourson, neuf. La gamine signe [un cadeau ça ne se refuse pas. Je me suis dit que vous mourriez d’envie d’en avoir une]. Rose rigole finalement. « C’est vrai que vous êtes drôlement mignon avec ça. On devrait prendre une photo. Je suis sûre que votre famille vous trouvera terriblement crédible… » Bon évidemment, elle ne montrera pas. Si l’un d’eux peut trouver ça marrant, les autres ont peut-être moins d’humour. Pas sûr que le père trouve ça à son goût notamment. "C'est sa façon de dire merci. Si je vous jure... !"

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Rosanna n’a pas pris de vacances depuis un sacré bout de temps et encore moins avec sa soeur. Il aura fallu qu’elle sorte de nouveau avec un homme pour qu’elle prenne le temps de se détendre un peu en famille. Il faut dire que Jörmungand sait souvent la convaincre, c’est sans doute une des raisons qui fait qu’elle est actuellement avec lui. Elle ne se serait jamais remise en couple si ça ne vaut pas le coup mais lui n’a rien d’insipide contrairement à ce qu’elle a connu dans le passé. Son sourire est communicatif et elle apprécie le moment présent. Peu importe si le lieu est tellement extravagant. Après tout, ce n’est pas comme si elle s’intéresse à la grandeur de leur lieu de vacances, ce qu’elle veut c’est passer un bon moment avec ceux qu’elle aime. Cela lui fera du bien étant donné que dernièrement New-York s’est un peu effondré comme un soufflé raté. C’est exactement ce que lui souffle le serpent, prétextant également que tout cela n ‘est rien. Il sait pourtant que ce n’est pas tellement LE sujet à aborder mais trop tard. Elle lui en veut encore…. Elle n’a pas l’intention d’envenimer la situation et elle se mord sévèrement la langue avant qu’il ne soit trop tard et que ça lui échappe. Elle lui jette un regard qui en dit long mais il a l’air de déjà regretter ses propos. En plus, c’est pile le moment que choisi la cadette pour se pointer. Kendra désamorce aussitôt la bombe menaçant d’exploser. Rose est super étonnée d’ailleurs de voir sa soeur coller une peluche immense dans les bras d’un homme-serpent qui peut se montrer particulièrement impitoyable. L’image est risible, vraiment risible ! Encore plus quand Jore observa la bestiole à bout de bras avec l’air complètement déboussolé. Faut dire que ce genre de choses ne devaient pas lui arriver souvent. Cela lui rappela vaguement quelque chose et elle se mit à rire doucement. “Cette peluche n’a rien de dangereux, pas besoin de prendre vos précautions. Rien à voir avec un louveteau” Rosa est totalement sous le charme quand elle voit Jore sourire de la situation. Wah c’est Kendra qui amuse autant le reptile ? Miracle, ils s’entendent plutôt bien ces deux-là. Elle le menace d’une photo ce qu’il semble prendre très au sérieux. Elle sent bien qu’il n’est pas réellement vexé mais cela ressemble à une gentille menace quand il lui répond. Elle ouvre la bouche un instant et fronce les sourcils avant de faire un signe de tête en direction de la fillette.  L’air de dire : attention voyons, elle est toujours là. Kendra est à ce propos très attentive à la suite des opérations. “Vous n’oseriez pas faire cela ? Vous savez que ce serait la guerre ouverte dans ce cas.” Elle fait bien sûr allusion au fait qu’elle raconterait à Kendra et au frères de Jore les nombreuses péripéties de ce dernier.  Kendra semble heureuse et fait signe que [Je veux tout savoir]. Rosa pique un fard. “ Non non et non, c’est injuste ça. Toi gamine mêle toi de tes affaires. Jore, je croyais qu’il s’agissait de vacances, n’en faites pas un enfer !”  Elle sort son téléphone et … ose le prendre en photo avant de planquer celui-ci dans sa poche. Des preuves compromettantes ! Juste au cas où. Kendra hisse un drapeau blanc et vient faire un câlin à sa soeur avant d’aller déballer le reste de sa valise et les laisser tranquille. Rosa rigole doucement avant de se placer devant Jörmungand “Et quel est le programme pour demain monsieur ?”

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Les sujets concernant des mutants, des êtres dotés de capacités hors du commun sont devenus de plus en plus sensibles ces derniers temps. Rosanna a vécu comme une secousse l’attaque de New-York et autant dire qu’elle s’est beaucoup trop inquiétée pour sa petite sœur quand l’alarme a retentit. Lui, elle le sait, il était là-bas sur le terrain et pour tout dire, elle n’aime pas aborder ce genre de discours. Ce qui semble être également le cas de Jore. Mine de rien, elle se demande si la présence de la jeune sœur n’est pas un parfait petit alibi pour éviter toute dispute entre eux. Stratégie tout à fait plausible, sachant que Jore adore éviter les sujets qui fâchent ou le dérangent tant qu’il le peut. Après tout, elle accepte que Jore soit différent : un extra-terrestre et accessoirement un serpent géant. Elle n’a rien non plus contre le reste de sa famille même si elle n’en connaît pratiquement aucun. Elle n’est pas certaine pour autant d’accepter d’autres « anormaux » dans sa vie. Elle a déjà suffisamment fait d’efforts à son goût mais elle garde quand même ses positions concernant les autres. Ce n’est pourtant pas le moment de penser à tout ça. Ils sont en vacances. En famille. Il faut qu’ils en profitent un maximum. L’histoire de la peluche géante met un terme à ce qui aurait pu mal tourner. Ça détend même suffisamment l’atmosphère pour que Rosa se mette à sourire et puis à se prenne au jeu. Elle sait que le regard soi-disant mauvais du dénommé Liesmith n’est rien d’autre qu’une gentille intimidation. Il n’est en rien vexé, il pourrait presque être amusé. Il l’est ? Oui, sa phrase fait office d’affirmation. Il arrive à plaisanter sur un sujet qui ne l’aurait pas fait rire, il y a quelques temps. Rose en rit doucement. Ils se taquinent, ils se menacent doucement. Ça amuse beaucoup la plus jeune des demoiselles ici présentes. La guerre est déclarée… et elle commence aisément à faire sa mauvaise tête. Pour adoucir les choses, le sourire de Jore éclaire ce moment. Il suffit d’un sourire pour qu’elle se détende encore un peu. Se détendre alors qu’elle aime contrôler les choses ce n’est pas si simple. Quant à parler d’enfer, elle ne doute pas une seconde que ses paroles à lui soit vrai. Il est réellement attentionné à son égard, elle le sait et plus particulièrement depuis qu’il a pris soin d’elle après l’incident dans la ruelle. Elle lui en est reconnaissante et en même temps, ça la blesse, d’être si fragile par rapport à lui. Il retient sa force pour la prendre dans ses bras, à chaque fois. C’est frustrant. Elle sait parfaitement à quel point il peut être puissant et impitoyable. « Je me doute que ce n’est pas votre genre le bon samaritain en permanence, il faut voir comme on vous regardait dans la tour de votre père… » Pas besoin de devenir bleu ou un serpent géant. Ils avaient peur du fils du président. C’est un manipulateur et il est redoutable dans ses propos quand il s’y met.

Kendra partie, Rose aborde doucement le sujet du programme de demain. En même temps, elle doit bien avouer qu’elle est un brin curieux. Elle jette un rapide coup d’œil au couloir, histoire de voir si la cadette revient. Rose avait rangé son téléphone très rapidement et elle l’observe en se questionnant sur demain. Quand elle entend se reposer, Rosanna observe Jore d’un air un peu désespéré. Après tout, elle est quelqu’un d’assez dynamique et n’aime pas tellement rester à ne rien faire. Elle le laisse l’attraper par les épaules, elle apprécie ce contact. Un peu plus d’intimité. Il lui a manqué. Elle préfère le programme d’après demain : gravir une montagne lui plaît beaucoup. Elle regarde par la fenêtre, le paysage est magnifique. Elle acquiesce et arque un sourcil à l’idée de dormir dans …de la glace ? Une visite de sa patrie alors là … stimulant. « Du repos… je suis pas sûre de trouver ça bien amusant mais après un tel voyage, je suis sûre que c’est nécessaire. J’ai hâte de grimper cette montagne mais… la nuit dans un lieu glacé. Vous allez devoir me réchauffez… sinon je ne suis pas certaine de survivre à cet hôtel de glace. » Ils vont avoir le temps de bien discuter et cette fois, ce sera vraiment sans le travail qui s’immisce entre eux. « Ma sœur va se trouver seule ici ? » demande-t-elle soudainement.

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Ce n’est pas comme si se chamailler peut prendre de dangereuses proportions entre eux. Rosa sait parfaitement qu’il aurait pu perdre son sang-froid le jour où elle a décidé de planter cette fourchette dans sa peau et qu’elle a découvert les écailles. Tout aurait pu se briser à ce moment là et s’il avait voulu être méchant, il aurait du choisir ce moment-ci pour l’être. Le reste du temps quand ils se cherchent des noises, c’est plus un jeu qu’autre chose, comme si tous les deux ne sont rien d’autre que des grands enfants. Dans un sens, c’est assez marrant parce que l’entourage de Rosanna ne la voit pas du tout ainsi et il est sans doute délicat pour la famille de Jore d’envisager également le jötun ainsi. Loin des tenues correctes exigées, loin des conventions, ils relâchent la pression qu’on pose sur leurs épaules déjà suffisamment chargées. Elle apprécie les moments qu’elle passe avec lui en partie parce qu’il lui permet d’être comme ça plus facilement. Il est le premier à avoir voulu qu’elle laisse tomber toute sa retenue, son côté politiquement correct qu’elle garde quand elle travaille. Elle s’est habituée à avoir un patron « décadent ». C’est le mot qu’elle utilise dans sa tête mais elle ne pense pas à mal évidemment. L’avantage c’est qu’elle n’a jamais réellement eu à se plaindre de la mauvaise humeur de son patron. S’il a pu être une véritable angoisse pour bon nombre des employés de la tour Liesmith au tout début, elle n’a jamais ressenti la même colère menaçante au dessus de sa tête. Est-ce parce qu’elle est droite, peu envahissante et relativement conciliante comme employée, elle n’en sait rien mais toujours est-il que s’il ne désirait pas une secrétaire au départ, il l’a tout de même engagé et depuis les deux ont fait du chemin. Elle n’a jamais été dupe d’ailleurs et c’est peut-être ça qui l’a sauvée également. Elle sait à quoi s’attendre de Jörmungand. Elle sait reconnaître ce qui est un sourire joueur, d’un sourire empli de menaces. Il fait moins peur aux autres depuis quelques temps, il est moins solitaire… ça doit y jouer. Elle trouve déjà qu’il fait un effort considérable pour accepter la présence de sa petite sœur à leurs côtés alors qu’elle est bien consciente que ce n’est pas simple en raison du caractère encombrant de la cadette. Pour certains, le fait que Kendra ne parle pas les a beaucoup freiné, ne sachant pas lire la langue des signes, ils n’ont pas souvent fait l’effort de comprendre la jeune femme. Jore n’a pas ce problème puisque les deux communiquent autrement et dans ce cas de figure, c’est parfois Rosa qui se sent lésée mais elle s’en fiche pas mal tant que tout se passe bien entre eux trois. Cela fait quelqu’un de plus qui peut discuter avec sa petite sœur et ce n’est pas négligeable. Rose relève la question de Jore se demandant si c’est une question sérieuse ou non. Il devrait le savoir, il était avec elle tout ce temps. L’a-t-il déjà vu bégayer en lui parlant ou baisser les yeux devant lui ? A moins que ce ne soit par respect, Rosanna ne s’est pas montrée bien craintive. Peut-être impressionnée oui mais rien de bien méchant. Il n’y a que quand elle a douté de lui, quand il a changé de forme qu’elle a eu peur de lui. « Je ne me serais jamais engagée à vos côtés si vous m’aviez fait peur dès le départ. J’ai juste pensé que vous deviez être quelqu’un d’extrêmement strict pour que les autres soient si stressés mais… je me suis dit que j’étais amplement apte à travailler avec vous. Je ne me doutais pas que vous étiez aussi collant ! …» Effectivement, elle a failli faire un arrêt la première fois qu’il est venu totalement à l’improviste toquer à sa porte. Un jour comme ça, il débarque chez elle et ce jour change tout. Surtout quand on fait la faute honteuse de passer la nuit à dormir avec son propre chef. Enfin s’il ne s’était agi que de dormir… Elle a regretté ce geste ensuite pendant un ou deux jours même si son travail ne s’en est pas ressenti. Aujourd’hui, elle est presque contente qu’il soit venu ce jour ci même si aucun des deux pensaient à ce moment là que leurs sentiments évolueraient d’un simple jeu à un ressenti plus important.

Un peu soucieuse du programme à venir, Rose est totalement sceptique. Elle ne sait pas quoi dire ni quoi en penser. Ce n’est pas qu’elle doute des choix du fils du président mais elle n’a pas envie de passer ses vacances à ne rien faire. Il sait que paresser n’est pas son truc, puisqu’elle a déjà du mal à louper un simple jour de travail. Elle est donc un peu en train de se questionner sur tout ça, tout comme cette idée d’hôtel de glace. Se rappelle-t-il que les fragiles humains peuvent perdre leurs orteils à cause du froid ? Bon, elle suppose qu’il sait ce qu’il fait tout de même. Calculateur comme il est…Elle lui rappelle quand même et de façon assez malicieuse. Sa petite sœur n’étant pas dans les parages, elle peut se permettre ce langage sous-entendu. Elle a le sourire aux lèvres et elle se laisse doucement enlacer, avec ravissement. C’est fou comme un géant des glaces peut pourtant avoir le corps étrangement chaud. Elle se mord la langue quand il lui mordille la peau, ce simple détail lui rappelant combien elle apprécie de l’avoir retrouvé après New York malgré les reproches. Il compte assez pour qu’elle soit facilement séduite et qu’elle zappe les détails ennuyeux. Sa phrase provoque un léger soupir amusé chez la jeune femme qui attrape les bras de son reptile humanoïde. « Puisque vous me le dites, j’attendrais de vous que vous soyez à la hauteur, une fois de plus. » Cette tendresse qu’il a envers elle, c’est si agréable. Elle a toujours été étonnée du contraste avec sa personnalité envers d’autres et cette douceur qu’il dégage quand il se montre sensuel. Il sait trouver les mots pour la rassurer sur la suite des événements car elle envisage déjà difficilement de laisser Kendra sans surveillance pendant leur ballade en montagne. Il a prévu de laisser un peu de liberté à la petite sœur, à ses frais et sous la surveillance du personnel de l’établissement où ils séjournent. Rosa se détend déjà en partie à ses mots. « Je vois que vous ne laissez rien en reste et que vous connaissez parfaitement mes conditions. Je me sens un peu rassurée, je vous l’accorde. Enfin je crois qu’il faudra quand même que je modère ma sœur avant de pouvoir totalement partir… » Elle se détache un peu et se tourne vers lui, pose une main sur son torse. Il la connaît tellement bien, tellement mieux qu’elle se connaît parfois elle-même. Il sait comment tourner les choses en sa faveur pour qu’elle n’ait rien à redire. Il parvient à avoir ce qu’il veut parce qu’il sait comment elle va réagir et il trouve le contrepied. « Je voulais vous demander quelque chose… Vous êtes un des rares qui comprenne un minimum Kendra et elle s’est accoutumée à votre présence à mes côtés. J’aimerais savoir si je peux compter sur vous vraiment, concrètement, pour veiller sur elle. Je sais que vous avez votre propre famille et je ne veux pas m’immiscer dans vos affaires familiales mais la mienne se réduit à Kendra et … éventuellement vous. » Ce n’est pas habituel qu’elle demande quelque chose mais avec les événements qui se sont déroulés dernièrement elle se rend compte qu’elle n’est pas à l’abri d’un danger et si elle ne le dit pas ainsi elle y songe. Elle est encore en vie parce qu’il l’a retrouvé au bon moment une fois, pile à temps. L’attaque de New-York aurait pu être un désastre. On ne sait jamais. Rosanna remonte sa manche et défait une montre qu’elle a au poignet et qu’elle lui tend. C’est humain, ancien et ça peut presque passer pour une faiblesse de la part de la française de faire ce geste et cette demande mais pour elle, c’est lui dire qu’il compte pour elle. Qu’elle accepte désormais totalement qu’il ne soit pas humain… que tant pis, elle l’aime comme ça. « C’est la vieille montre de mon père, qui la tient de mon grand-père. Elle est assez antique je vous l’accorde. Je la porte depuis que je suis partie de chez mes parents et j’aimerais que vous la gardiez sur vous si… si … vous voulez. »

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La famille de Rosanna lui a toujours appris à ne pas se mêler de ce qui ne la regarde pas, de se tenir correctement et ne pas demander à autrui des choses qui puissent déranger. Si elle n’a pas toujours écouté ce qu’on lui donnait comme leçon, celle-ci est restée dans un coin de sa mémoire, contrairement à Kendra, pour une fois. Cette façon de se comporter, c’est sans doute la raison qui fait qu’elle est supportable aux yeux de son patron. Elle ne se mêlera pas de ses affaires privées et ne l’envahira pas non plus avec les siennes. Même si là-dessus, c’est surtout lui qui lui demande généralement ce qui ne va pas. Il a d’ailleurs vite remarqué qu’elle n’aime pas spécialement parler d’elle non plus. Encore qu’elle s’y est habituée et avec lui, c’est devenu possible parce que sinon il est relativement intrusif. Peut-être une déformation de son côté télépathe. Elle n’aime pas trop l’idée qu’il ai lu dans ses pensées pendant tout ce temps même si elle n’a pas l’impression d’avoir de choses particulières à cacher. Il a promis de ne plus utiliser ce don sur elle sans son accord et elle compte bien à ce qu’il le respecte. Elle n’aimerait pas qu’il ne tienne pas une promesse faite mais il ne semble pas enclin à le faire. Elle lui fait assez confiance d’ailleurs malgré sa nature mais parfois elle ne peut s’empêcher de se rappeler qu’évidemment il n’est pas comme elle et ne le sera jamais. Un détail qui pourrait irrémédiablement les séparer mais elle ne le souhaite pas. Elle se dit juste qu’il est possible qu’elle ne le comprenne pas toujours, notamment concernant l’attaque de New York mais au fond, elle lui en veut surtout parce qu’elle a certainement pas voulu s’avouer qu’elle a eu peur pour lui. Elle sait qu’une attaque humaine a peu de chances de l’atteindre mais elle ne connaît guère sa résistance face à d’autres aliens. Alors oui, elle fait passer sa colère sur la part d’elle qui a envie de hurler que c’est de leur faute si des extraterrestres se pointent sur terre mais il n’y a pas que cela en fin de compte. Rose n’exprime pas forcément ce second point de vue qu’elle estime comme une faiblesse de son cœur.

Les temps ne sont pas si simples, elle et sa sœur ont perdu beaucoup avec la destruction de New York, comme beaucoup d’autres habitants. Elles ont besoin de détente et la française fait abstraction de la ville en ruines pour gentiment taquiner Jore. Elle ne souhaite pas continuer de penser à cela alors qu’ils sont en « vacances ». Le terme est difficile à dire pour la jeune femme qui n’en a pas pris depuis bien longtemps. Encore moins avec sa sœur et certainement pas avec son ancien compagnon. Elle n’a jamais été aussi taquine d’ailleurs avec ce dernier, elle en profite avec lui car elle sait qu’il ne le prend pas mal, voire même que cela l’amuse grandement par moment. Il se montre d’ailleurs assez malicieux lui aussi et elle sourit à sa réplique. « Si vous le dites …» Rosa le ressent, ce besoin de tendresse qui émane du serpent, sans chercher à savoir d’où provient cet élan, elle se rapproche de lui, profitant de ce moment calme uniquement à eux. Si à la base, elle n’aime pas se poser calmement quelque part, cela semble lui convenir tant qu’il est là. Elle n’a jamais autant apprécié la présence d’un homme que lorsqu’elle est à ses côtés. Parfois elle se demande pourquoi il a fallu que cela tombe sur lui, parce qu’elle sait qu’il est radicalement différent d’elle, qu’il n’a pas la même espérance de vie qu’elle et qu’il croit au destin… Elle n’a pas envie d’envisager un destin tout tracé car cela signifie d’ors et déjà qu’ils se sont rencontrés parce que c’est écrit quelque part. Pas de hasard possible, pas de contrôle sur l’avenir. Or, Rose aime se sentir maîtresse de ses choix et de son propre destin. Elle le façonne elle-même. Elle soutire un sourire à Jörmungand tandis qu’elle réalise ce qu’elle vient de dire à demi-mots. Elle lève un peu les yeux au ciel avant de lui répondre « … Oui, ne me faites pas regretter ces mots échappés. Vous avez de drôles de conversations avec vos frères. Je ne suis pas certaine que ce soit une brillante idée de faire part de vos « compétences » avec une humaine». Elle a bien compris que sa famille n’est guère friand des humains et encore Rosanna apprécie un peu l’aîné. Sans doute parce qu’il a tout d’un nounours…

Question famille, la sienne étant assez petite, elle aborde vite le sujet de sa cadette. Bien sûr qu’elle lui demande d’être le gardien de Kendra et il s’en sort à merveille pour cela, il n’y a pas à dire. La cadette ayant fini par l’accepter il n’y a aucun souci à se faire dans ce cadre là mais ce n’est pas uniquement cela qu’elle tente de lui dire. Elle accueille son geste avec un une expression assez tendre. Il est très rassurant et elle se dit qu’elle peut compter sur lui sans souci alors elle acquiesce doucement quand il dit les accepter comme famille. Il fait déjà en sorte de se prendre soin d’elles deux. « Si et je vous en suis reconnaissante. Je sais bien mais je me demande si vous pourriez veiller sur elle si jamais il m’arrive quelque chose. A distance, j’entends. » C’est un peu délicat à demander, elle n’est pas sûre qu’il le veuille bien mais Kendra est vraiment seule à New York sans sa grande sœur. Rose n’imagine guère ce qu’elle peut devenir si elle se retrouve entièrement livrée à elle-même soudainement. Rosa n’ose pas vraiment voir ce que ça pourrait donner, elle ne veut pas que cela arrive un jour mais on ne sait jamais. C’est doucement qu’elle détache ce qu’elle tient de son père, tandis que l’homme la dévisage avec étonnement. Elle ne sait absolument pas s’il acceptera ce présent mais elle le voit retirer celle qu’il porte actuellement, d’une valeur exorbitante. Il lui tend son poignet et elle lui jette un regard avant de mettre la montre qu’elle lui lègue comme un signe de confiance. Honoré ? Le mot est un peu fort mais elle est ravie qu’il l’accepte et qu’il comprenne que c’est important pour elle. Elle rougit un peu au mot suivant mais se reprend un peu. Cela la fait un peu sourire de se dire que ce ton un peu formel, solennel aurait pu convenir aux yeux de ses parents. « Je ne vous l’aurai pas donné si je ne vous savais pas digne de ma famille. Mes parents auraient sans doute pu vous apprécier si on omet tout le côté extraterrestre… je suppose. » Elle ne s’attend pas à cette embrassade, à cette main sur sa nuque. Elle en savoure le goût et ne se lasse pas qu’il se prolonge finalement un peu plus. Se détendre ne devrait pas être si compliqué...

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