Never let you down

Avant de partir, Thomas se retrouva avec une bulle magique de protection autour de lui posée par son « frère », qui lui fit un sourire tout en lui disant qu’il serait effectivement plus rapide de le laisser fouiller. Thomas hocha la tête en guise de remerciement, léger sourire affiché sur le visage malgré une certaine gêne ressentie. Il n’y avait pas à dire, le jeune homme avait toujours autant de mal avec cette situation. Il avait toujours trouvé sa famille foireuse. Des parents divorcés qui passaient plus de temps à s’engueuler pour la possession meubles et la garde du chien qu’à s’occuper de lui, malgré qu’il soit leur fils unique. Et depuis peu, il avait appris qu’il était né par « magie » et qu’il était le frère d’un de ses collègues chez les Young Avengers ? Sans compter que même ainsi, il ne savait pas qui était sa mère… En plus d’avoir une famille pourrie, il avait maintenant une mère sorcière et nimbée de mystère et un frère jumeau dont il ne connaissait même pas l’existence il y avait encore si peu de temps. En tout cas, il était maintenant prêt à y aller, et juste avant glissa avec un sourire légèrement moqueur, une phrase à l’attention, de Kate.

« Hawkeye qui ne voit pas où elle met les pieds ? Ironique, tiens… Ah moins que… Tu ne vas pas me dire que tu fais exprès pour te faire porter, quand même ?! » Ho, il se doutait bien que ce n’était pas le cas. Kate était le genre de fille à savoir se débrouiller seule, à ne pas vouloir jouer le rôle de la princesse en détresse, c’était d’ailleurs ce qu’il appréciait chez elle. Il savait d’ailleurs que ça remarquerait l’énerverait un peu mais… C’était le but recherché, après tout, ils agissaient toujours comme ça, il n’allait pas changer cette habitude.

Puis il s’activa aussi vite que possible. Le monde semblait maintenant tourner au ralentit pour lui, il fouilla quelques salles, sans rien trouver, jusqu’au moment où, arrivé dans l’une d’entre elle, les portes se refermèrent derrière lui. Surpris, il posa sa main sur le mur, activant malgré lui ce qui semblait être un contrôle digitale. Une annonce se fit alors entendre.

« Intrus détecté dans le compartiment A408 ! Systèmes de défense activés ! »

Devant lui se déclenchèrent trois petits canons lasers qui commencèrent à tirer. S’il n’était pas… Lui, il n’aurait sûrement pas eu le temps d’esquiver ça.

« Willy… J’espère que ton bouclier résiste contre les coups de laser ! » Dit-il presque avec un sourire aux lèvres. Il était en danger, mais au moins les autres n’étaient pas pris dans son erreur, il était le seul à risque sa peau sur sa propre bavure, et pouvait toujours désintégrer ces canons. Enfin… Avant ça, il préférait attendre en esquivant les tirs de voir si Loki pouvait désactiver ces fichues tourelles. Mais ces lasers n’étaient pas ce qui l’ennuyait le plus, non… Le problème, c’était que Kate n’allait pas le laisser s’en tirer sans le vanner là-dessus s’il s’en sortait vivant.

Loki relève les yeux vers Billy, penché vers lui et un instant son sourire fripouille lui revient aux lèvres. « -Surprise… » Sa malice se désagrège lentement tandis qu’il sort sa découverte du compartiment, et l’examine, le faisant pivoter entre ses doigts fins de sorcier. « -Des coordonnés… » murmure Loki d’un ton songeur, et il lève les yeux vers l’écran de contrôle pour chercher à faire sens des chiffres incomplets qu’il a sous les yeux.

Juste à temps pour entendre l’alarme du compartiment A408. Loki se téléporte presque tant il se redresse avec vivacité, ignorant la douleur brûlante qui inonde sa colonne vertébrale. Il a beau ne pas être familier avec la technologie Kree, il a piloté son premier vaisseau avant d’être pubère et au-delà de la Terre, les équipements sont relativement standards. Ses doigts  volent sur les commandes, apparemment sans inquiétude ni hésitation. « - Thomas… » murmure le jeune dieu entre ses dents serrés. Le ton est sec, cinglant. Il ne pouvait pas le tolérer. C’était irrationnel, surtout pour lui, mais le solitaire se refusait de perdre un seul membre de leur petite bande de fier à bras. Il n’aime pas ce sentiment qui rampe en lui cette chose qui ressemble à nouveau à la peur, à la paranoïa, aux murs qui se resserrent autour de lui. Les alarmes s’éteignent, les lasers rentrent dans leurs compartiments et la porte qui s’est bloquée sous les doigts de Super-Sonic s’ouvre dans un chuintement discret.

« - Je disais donc. » reprend Loki en se laissant retomber dans son fauteuil, la crise évitée. Il respirait mieux. Il claque des doigts, se reposant comme un prince, le coude sur l’accoudoir.   « Nous devions y aller. » Il se redresse souplement pour rentrer les coordonnées dans le vaisseau, le calcul d’itinéraire s’illuminant doucement. Ce n’était pas loin, à l’échelle d’un asgardien et avec ce type de vaisseau, la carte du ciel complétant au jugé les informations. Loki arque un sourcil et penche la tête en arrière pour observer Billy, les jambes croisées l’une sur l’autre.   « - Tout le monde est à bord ? » Ses doigts effleurent le joystick, le vaisseau vrombissant doucement comme un chat sous la caresse sans décoller encore, attendant la confirmation.

Loki lit durant le voyage, installé de travers sur le trône de pilotage - les deux jambes pendent de l’accoudoir et il garde le livre ouvert dans son giron. Evidemment, par sa lecture est entrecoupé de longs soupires qui exposent vocalement tout son sentiment sur cette affaire et le son agaçant de ses ongles qui pianotent contre le poste de pilotage, qui, pratique, est juste à portée de main.  Noh-Varr manque à l’épique - le presque silence du voyage en témoigne. Ils ont l’habitude de rire du danger, prendre des selfies devant les manticores, de voir leurs téléportations comme des voyages qui forment la jeunesse, de croire que leur amitié et leur culture des memes pouvaient les protéger de leurs ( okay celles de Billy ) ( okay celles que Loki faisait passer pour celles de Billy ) conneries. Et là ? Ils étaient grognons et plissés comme des avengers. Loki si maussade qu’il n’avait même pas envie de dérider l’atmosphère et/ou de re-diriger l’inquiétude de ses petits camarades sur sa personne ( classique Loki ).

“- J’ai vu pire.” Son éternel esprit de contradiction tombe à plat quand il se redresse pour observer la vue qui s’annonce devant eux et amorcer l’atterrissage. La planète ne s’annonce pas accueillante, mais la Terre non plus, en soi. Loki commence l’ouverture de la porte, et de la plateforme qui descend en pente douce jusqu’au sol de la planète, mais reste en arrière. Dans son fauteuil, il prend quelques secondes pour reconfigurer son propre masque, jouer son propre rôle.  Il a ses sorts, ses dagues, son swag et peut se téléporter. Aucune attache émotionnelle. Tout va bien se passer.

Il lévite à l’extérieur, ses bottes à quelques centimètres du sol, rejoignant les autres. ”- Vous savez que c’est totalement dans ce genre de cas de figures que les vrais Avengers tombent dans un piège en voulant sauver l’un des leurs ?” Il propose d’une voix presque chantante, son attention portée à la masse qu’ils voyaient à l’horizon. Le dieu de la fourberie a une légère excitation au creux du ventre, qui se discerne dans son sourire en coin, la fossette à la commissure de ses lèvres - où est-ce qu’ils étaient, et pourquoi ?  Il adorait toucher ce qu’il ne fallait pas. Il adorait les bonnes histoires. L’excitation lui fait grincer les dents lorsqu’il sursaute, au bruit du tonnerre et le dieu adolescent plisse les yeux, comme pour fusiller du regard l’éclair qui se dissout à l’horizon. ”-  Yeah. Fun.” Son image se trouble et se décalque, comme prise de statique tandis qu’il projette son image australe un peu plus loin, pour guetter ce qui les attend en route.

Alors que les lasers s’arrêtèrent et la porte s’ouvrit, le jeune mutant soupira de soulagement. Ce n’était pas tous les jours qu’il se faisait prendre en gripper par un vaisseau extra-terrestre, après tout. Bon, ce n’était pas non plus la première fois que des machines s’en prenaient à lui dans l’intention de lui faire du mal, se rappelant encore des sentinelles de la purge qui avaient bien faillit lui mettre la main dessus plusieurs fois. Cependant, maintenant qu’il était en sécurité, son esprit était orienté vers la personne toujours manquante dans ce vaisseau et en ville, à savoir Noh-varr qui était toujours ils ne savaient trop où. Bientôt, chacun retourna à sa place et le vaisseau décolla enfin pour des nouveaux horizons. Vers l’infini et l’au-delà diraient certains. Le trajet se fit dans une tension assez palpable pour tout le monde, alors imaginez pour lui. C’était long… Très long… Trop long d’ailleurs. Il trépignait, avait l’impression de passer une éternité dans son siège à ruminer ses inquiétudes, à voir ses amis, Kate et son frère stresser à leur tour, voir chaque détail des visages de chacun et le temps qui semblait s’éterniser… Pour quelqu’un comme lui vivait constamment trop vite, ce voyage était l’enfer même… Et pourtant il acceptait de le faire pour potentiellement sauver un ami.

Et enfin, après un calvaire presque interminable, ils arrivèrent devant une planète aux couleurs fades, mélange de terre grisâtre et d’étendues d’eaux aux couleurs ocres. Voyant ce spectacle, le jeune homme ne put s’empêcher de plisser les yeux, se disant que leur camarade avait vraiment des destinations étranges pour passer ses vacances. Quitte à choisir une planète, il aurait pas pu en prendre une avec des… Cocotiers galactiques et du sable ultra fin ? En tout cas les voilà qu’ils sortaient tous un par un. Le jeune homme aux cheveux argentés ne put s’empêcher de remarquer que son ami archère était inquiète au vu de l’apparence peu commode de leur lieu d’accueil. Elle n’était d’ailleurs pas seule au vu des quelques réactions de William et de l’humour quelque peu douteux de Loki.

« Et c’est là qu’on est chanceux de ne pas être les Avengers, eux ils seraient tombés dans un plan foireux du frangin de Thor… » Dit-il avec un léger sourire moqueur envers leur compagnon d’infortune. Après tout, ils avaient l’avantage d’avoir avec eux le seigneur des coups fourrés, pour sentir les pièges, c’était un atout de taille. Enfin, William expliqua qu’il ressentait la présence de Noh-Varr au Nord ouest de leur position. Thomas leva un sourcil, surpris par la presque exactitude des données de son jumeau cosmique.

« Depuis quand t’es un GPS vivant? Pas que je m’en plaigne, mais bon… Vous voulez que j’y aille en éclaireur ?»

En un sens, il pourrait aller plus vite qu’eux, faire un aller-retour sans même qu’ils s’en aperçoivent, mais… Il était en territoire inconnu et il ne voulait pas inquiéter qui que ce soit plus qu’ils ne l’étaient déjà. Ce n’était donc clairement pas le moment pour lui de prendre ses initiatives habituelles qui pouvaient déjà le mettre dans la panade rien qu’à Los Angeles.