[Mission] Territoire sauvage

Une note aigüe et stridente, longue et continue, aussi douloureuse que désagréable. C'était la seule chose que percevait le cerveau de Jean. Pas d'image, le noir total. Aucun autre son, juste ce sifflement à la limite de la fréquence audible, et qui donnait l'impression de lui transpercer les méninges.

Puis, en plus de cette note haut perchée, la rousse prit conscience d'une pression exercée sur sa poitrine, son abdomen et la face antérieure de ses jambes, ainsi que sur la moitié gauche de son visage. Une pression granuleuse et humide. Non ... c'était autre chose. Petit à petit, son cerveau parvenait à mieux interpréter cette sensation. Elle était allongée ... ou plutôt affalée sur le sol. Oui, les choses lui revenaient progressivement. L'île, le champ de narcotrafiquant, l'équipe du SHIELD. Creed ... cette pensée à son encontre qu'elle avait perçue en lui.

L'agent Emerson !

Rouvrant les yeux dans l'urgence, se souvenant qu'elle était en train de s'occuper de la blessure de l'agent blessé, Jean découvrit le sol de terre à quelques millimètres de ses yeux. Soudain, les poumons en feu comme s'ils avaient été déchirés, elle toussa ... douloureusement. Tout son corps lui faisait un mal de chien, comme si elle avait été rouée de coups. Péniblement, elle tenta de se redresser sur ses mains. Ce fut à ce moment là qu'elle aperçut Emerson, étendu à côté d'elle. Grimaçant sous l'effet de la douleur, elle ignora pourtant cette dernière, afin de se rapprochant de l'agent pour prendre son pouls.

Rien.

Emerson était mort sur le coup. Le coup de quoi ? Jean l'ignorait. Ses oreilles lui faisaient atrocement mal, comme si on lui enfonçait des aiguilles à tricoter à l'intérieur. Par réflexe, elle porta une main à l'une d'elle. La sensation poisseuse sous ses doigts trouva rapidement une explication. Elle saignait. Ce fut alors qu'elle réalisa qu'à présent que le son strident s'atténuait, elle se retrouvait dans un monde où les bruits étaient étouffés ... comme si elle avait la tête sous l'eau.

A tâtons, n'osant se relever, elle chercha son sac à dos tout en se déplaçant à quatre pattes. Elle finit par le retrouver, renversé à quelques mètres. Nerveusement, elle tenta de remettre ses affaires à l'intérieur, avant de le remettre sur son dos.

Privée de son ouïe tout en se sachant au milieu d'une zone de combat, elle se sentit gagnée par l'angoisse. Un seul sens en moins, et elle avait l'impression de tous les avoir perdus ... d'être dans un nouveau monde. Son pouvoir ... il fallait qu'elle se serve de sa télépathie comme d'une béquille.

Fermant les yeux, Jean se concentra, sondant son environnement, repérant les diverses consciences qui l'entouraient. C'était comme repérer des étoiles à l'œil nu dans un ciel de nuit : certaines brillaient plus de que d'autres et étaient plus simples et plus rapides à repérer, d'autres nécessitaient de s'accoutumer à l'obscurité avant d'accepter de se montrer. Les quatre agents du SHIELD toujours en vie, dont Coulson ... Creed ... une dizaine de prisonniers éparpillés dans le champ ou en fuite dans la jungle voisine ... des trafiquants ... moins d'une dizaine. Soudain, l'esprit de Jean fut comme ébloui ... ébloui par une conscience bien plus imposante ... un soleil en pleine obscurité.

Oppressée par ce qu'elle venait de percevoir, la rousse préféra fermer sa psyché. Ce qu'elle venait de percevoir, ce n'était pas l'un des individus présents dans ce camp. C'était autre chose. Quelque chose de bien plus imposant ... quelque chose qui se trouvait sur cette île.

Un mouvement sur sa droite attira l'attention de la mutante. L'un des hommes de main de Klaw. Il avançait entre les plantes, son arme pointée devant lui. Trop focalisé sur la position des hommes de Coulson, il n'avait même pas repéré Jean qui était encore accroupie. Une aubaine pour elle. Creed lui avait dit de ne pas hésiter. Suivant son conseil, la télépathe s'empara de la conscience du trafiquant en une fraction de seconde. Aussitôt, contrôlant ses faits et gestes, elle le retourna contre ses partenaires de crime, ouvrant le feu sur eux.

Elle avait beau voir les coups de feu cracher des flammes à la sortie du canon, seul un son vaguement perceptible lui parvenait.

Suivi du combat:

Qu’est-ce que c’était ?

Cette même question revenait en boucle dans sa tête alors qu’il fut projeté au sol en même temps que les autres. Moins loin de l’impact, il n’en ressortit qu’avec moins de séquelles aux oreilles bien que le sang tapait dans ses tympans en faisant un tintamarre du diable et qu’il avait des difficultés à reprendre souffle et esprit.

Putain.

Trop confiant, Coulson avait oublié que Klaw avait toujours un as dans sa manche. Enfin, pas vraiment un as à proprement parler mais vous avez bien compris la chose.

Phil se releva tant bien que mal. Par chance, la grenade qu’il avait tenue en main s’était contentée de sagement rouler sur le côté, non dégoupillée mais désormais hors d’atteinte. Mais ce n’était pas le problème actuel de l’agent qui écarquilla un instant les yeux en regardant du côté de Jean et d’Emerson. Merde. Non.

Les autres agents étaient déjà en train d’évacuer les civils et de les accompagner. Coulson n’aurait pas cette chance de suite. Il sentit une balle le frôler et il se remit à couvert pour constater avec maladresse que le sol était bien plus proche que ce qu’il aurait pensé. Ah. Problème de distance. Le voilà encore étourdi. Il percevait des bribes de bataille, son ouïe n’était pas au top.

L’agent tenta tant bien que mal de reprendre la grenade sur le sol. Tant pis. Il créerait une diversion supplémentaire avec, ne voyant pas l’exploit de Jean, concentré sur la recherche de l’explosif. Cependant, lorsqu’il réussit à mettre la main dessus, ce fut pour mieux s’empêcher de la dégoupiller et de la lancer, se rendant compte que la mutante venait d’atteindre l’esprit d’un soldat pour qu’il se retourne contre ses camarades.

Alors qu’il essayait de trouver un nouvel angle pour viser et lancer la grenade, il ne vit pas de suite qu’il s’était mis à découvert, ne retrouvant son abri qu’à la suite d’un faux pas malencontreux le faisant glisser brutalement contre le sol.
Ce fut… pathétiquement ridicule et probablement coupé au montage de l’épisode. Après le faux plafond qui lui tombe dessus, voici la glissade malencontreuse. Décidément.

Spoiler:

Un missile traversa le champ de bataille. A vrai dire, ce n'était pas un vrai missile au sens du terme. C'était plutôt un tir extraterrestre ou un tir de l'armure d'Iron Man. Le temps que Dents de sabre mette un mot sur ce qu'il avait vu, l'onde de choc s'était propagée, des débris avait volé de partout et il s'était trouvé sur la trajectoire de l'un d'eux. Il essaya, tant bien que mal, de se mettre à couvert mais une plaque de métal lui gifla les cotes.  
Le souffle coupé, couché au sol, il scrutait les environs pour voir ce qu’il se passait. Il aperçut Jean qui se relevait doucement. Elle rampait à quatre pattes, elle avait le visage en sang mais elle était vivante. Victor eut un petit sourire de bonheur à cette vue, cela lui réchauffa le cœur de la savoir en vie mais il bloqua net ses pensées. Tandis que son pouvoir guérisseur faisait son travail, il comprit. Il avait des sentiments pour Jean. Plus fort que de l’amitié mais moins important que de l’amour et ça avait commencé en Louisiane.
C’était la troisième fois de sa vie que ça lui arrivait.

Le bruit des balles le ramena à la réalité, heureusement pour lui, et il put chasser ses pensées et se concentrer sur le présent. Il s’accroupit en vit un des soldats de Klaw tirer sur sa compagnie. Le gars abattit trois soldats et créa un mouvement de panique. Victor comprit de qui cela venait. Comme ses chargeurs étaient vides, il décida de s‘occuper des fuyards avec ses pouvoirs. Les trois mercenaires semblaient courir vers un point précis, surement une planque ou un véhicule. Dents de sabre leur tomba dessus comme la foudre divine. Le premier fut décapité, le second eut la nuque brisée et le dernier fut tué par son arme. Il ramassa des armes et revint vers le champ de bataille dans l’espoir de trouver Klaw. Il sabota des véhicules, vit Coulson chuter à plusieurs reprises mais ne trouva pas Ulysses. Il fit rapidement le compte et aux vues des coups de feu tirés de part et d'autre, Il était sûr que qu’il ne restait qu’une poignée d’ennemis.

Restait plus qu’à savoir ou pouvait bien se cacher Ulysses Klaw.

De toute évidence, les deux mutants s’en étaient un peu mieux sortis, malgré le coup porté par Klaw qui avait finalement fui dans la jungle. Le temps de reprendre ses esprits et voilà que la bataille était déjà terminée, Coulson pouvant se relever tant bien que mal à la suite de sa glissade malencontreusement ridicule et pathétique pour reprendre la situation en main ; en espérant que personne n’ait rien vu, à part le lecteur désappointé.

L’agent fit le tour pour avoir un léger compte rendu de chacun des membres du SHIELD avec lui et prendre une décision. Hors de question d’en prendre une sans savoir ce qu’il y avait à disposition. De loin, il vit l’agent chargé du corps d’Emerson détruire les cultures qui avaient résisté à l’assaut avec une méthode froide mais qu’il soupçonnait légèrement défouloir compte tenu de la situation. Qui lui en voudrait ? Mieux valait passer ses nerfs, tout en remplissant la mission, sur cette foutue merde végétale que sur quelqu’un.

Coulson soupira en regardant en direction des trafiquants. Il avait bien entendu les scientifiques des expéditions précédentes et cela ne lui disait rien de bon. Il y avait quelque chose sur cette île qui ne tournait pas rond, sans parler des restes de l’exploitation de Klaw.

Phil réfléchit un instant. Il était clair qu’il serait beaucoup plus facile et pragmatique de forcer l’esprit des hommes restants pour obtenir des réponses et éviter de prendre des risques mais cela ne lui seyait guère. Quant à les laisser entre les griffes de Victor Creed, bien que cela le démangeait un peu, Coulson se résigna à suivre les procédures habituelles du SHIELD après s’être servi enfin dans le thermos de café qu’il avait apporté, non sans en proposer un à Jean et à Victor.

« Tout va bien de votre côté ? » demanda-t-il, bien qu’au vu du massacre effectué par Dents de Sabre, le mutant lui semblait s’en être pas trop mal sorti.

« Je vais aller interroger les trafiquants. Il faudrait quelqu’un pour vérifier les alentours qu’il n’y ait pas d’autres mauvaises surprises, qui veut bien s’en charger ? »

Veillant à rester accroupie et dissimulée par les cultures, Jean continuait de manipuler la conscience du trafiquant, n'hésitant à lui faire ouvrir le feu sur les autres criminels afin d'aider le SHIELD à les neutraliser. Klaw à présent disparu, il ne fallut pas bien longtemps à ses hommes pour renoncer à se battre et se rendre. A quoi bon prendre le risque de perdre la vie alors que leur gagne pain était en train de partir en fumée, et que l'homme censé les payer, était aux abonnés absents.

En quelques minutes, les dernières résistances de l'organisation criminelle furent balayées. A présent, au milieu de ces cultures dévastées, le SHIELD se retrouvait à devoir gérer des prisonniers, ainsi que les survivants des premières expéditions. Ce furent les hommes de Coulson qui s'occupèrent du premier groupe, tandis que Jean prit en charge les blessés. A plusieurs reprises, les scientifiques fraichement libérés tentèrent de parler à la rousse, mais chaque fois, les sons étaient si étouffés qu'elle n'en comprenait pas un traitre mot. Face à l'insistance de certains d'entre eux, la mutante se fit une raison, et usa de sa télépathie pour comprendre leur message. Tous étaient unanimes : il ne fallait pas rester ainsi exposé. Il fallait rejoindre au plus vite la plage, l'endroit le moins dangereux de l'île d'après eux. Certains évoquaient une présence dans la jungle, une menace qu'ils n'étaient pas parvenus à identifier, mais qui avait eu raison de certains d'entre eux dans les premiers temps après leur arrivée. Un instant, Jean se demanda si tout ceci n'était pas une forme de délire lié à la dénutrition ou à la déshydratation, mais les témoignages étaient bien trop similaires, ce qui invalidait cette hypothèse. Tout en écoutant ces requêtes, la rousse pansait au mieux les blessures, nettoyait les plaies, et apportait du réconfort lorsque cela était possible.

Lorsque quelqu'un lui tapota sur l'épaule, Jean sursauta de peur. Elle n'avait pas entendu l'agent du SHIELD s'approcher d'elle et lui parler. Se tournant vers ce dernier, elle le vit s'adresser à elle, sans pour autant comprendre ce qu'il lui disait. Ce fut le signe de tête qu'il lui fit par réflexe qui l'informa qu'il voulait qu'elle le suive. Elle fut alors conduite aux côtés de Coulson, alors qu'au même moment, Victor les rejoignait.

Sans grande surprise, la rousse ne perçut que des sons étouffés lorsque l'agent Coulson leur parla. D'après son expression facial, il venait sans doute de leur poser une question, et à présent, il attendait une réponse.

« Je ... je suis désolée ..., confessa Jean, parlant plus fort qu'elle ne le pensait. Je n'entends plus ... rien d'irréversible, mais ... du coup, je ne vous comprends pas. »

Tour à tour, elle observa Coulson et Creed alors qu'ils continuaient de parler, sans parvenir à savoir de quoi. De la situation ? De ce qu'il convenait de faire par la suite ? De l'île ? De Klaw ? C'était ... frustrant.

« Les scientifiques disent qu'on doit rejoindre la plage, que nous y serons plus en sécurité. Il parle d'une menace dans la jungle, mais je n'ai pas réussi à comprendre ce que c'était », lança-t-elle au hasard, sans véritablement savoir si elle était à côté de la plaque ou non.

« L'un d'entre vous est blessé ?, demanda-t-elle, avant de se tourner vers Victor. Non ... laisse tomber ... j'avais oublié que tu ... bref ... »

Visiblement, la conversation était à présent terminée. Coulson se dirigeait vers les prisonniers qui avaient été ligotés et regroupés. Quant à Victor, il semblait prendre le chemin de la jungle. Pressant le pas, Jean le rattrapa, lui attrapant délicatement l'avant-bras pour le retenir. Son attention assurée, la mutante lui glissa un flacon scellé dans lequel se trouvait une fleur violette, la rousse ayant pris le soin d'un récupérer une avant que toute la culture ne soit réduite en cendre.

« J'ai cru comprendre que ça t'intéressait ... J'espère juste que tu seras prudent et que tu n'en feras rien d'illégal. »

La bataille semblait terminée et gagné par leur camp. Le bon. Le camp des “gentils”. Les coups de feu avaient cessé, les agents du SHIELD sortaient appréhender les derniers soldats et ils aidèrent les prisonniers. Victor s’assis sur un rocher pour enlever le sable de ses chaussures tout en regardant autour de lui.
Alors ça faisait cet effet de gagner. C’était assez agréable.  
Tout était calme dorénavant. Il remit ses chaussures et en se levant, il s’aperçut que ses poches faisaient un drôle de bruit. C’était comme si se trimballait des petits cailloux dans les poches. Puis, il comprit tout à coup. Les échantillons. Il fit le tour de ses poches ainsi que son sac mais le constat n’était pas joyeux. Les trois quarts de ses récipients étaient perdus. Il n’y avait que les tubes vides qui étaient intact. Il avait, sans s’en apercevoir, du tout casser dans la bagarre. Il remplit deux des trois tubes restant par de la terre.

Il se rapprocha alors du reste du groupe. Coulson menait ses hommes à la baguette et Jean était salement amochée mais elle tenait le coup. Même avec le visage ensanglanté, elle gardait son charme. Phil proposa d’aller scruter les environs et Creed sauta sur l’occasion.

"Je vais dans la forêt pour voir si j’arrive à lever une piste."

Jean lui demanda s’il allait bien. Il répondit par un léger hochement de tête et fit demi-tour immédiatement. Il n’avait pas fait 5 mètres quelqu’un le retenait par le bras. C’était elle. Elle l’avait saisi d’une manière délicate et douce mais à la fois ferme. Elle lui tendit une des rares fleurs encore intactes et lui expliqua son geste. Merde, voilà maintenant qu’il recevait des cadeaux offerts de bon cœur. Il rangea soigneusement la plante dans un de ces récipients et lui dit, un peu géné.

" Merci … c’est sympa de ta part. Le labo de la clinique m’avait demandé de rapporter des échantillons pour analyse. "

Puis, il craqua et lui avoua la vérité. Il lui signe de ne plus bouger et lui dit :  

" Attends ! Je sais que tu as vu des souvenirs dans ma tête et un plus précisément. Depuis la Lousiane, j’ai rêvé trois fois de toi mais …. je …. c'est … "

Puis, comme il se mélangeait les pinceaux, il pensa * Ferme-la, t’es pathétique ! * et partit en direction de la jungle. Son escapade dans la forêt l’aida à penser à autre chose mais il ne découvrit ni trace, ni odeur, ni quoi que soit d’utile. Klaw était vraiment très fort.
Il revint au camp 2 heures plus tard et resta bien à l’écart de tout le monde.

La mission n’était pas totalement finie. Le signal est toujours émis et les hommes de Klaw ne savent rien. Leurs attitudes et leurs rythmes cardiaques prouvent à Victor qu’ils disent la vérité. Une grosse partie de la troupe (trafiquants, anciens prisonniers et hommes du SHIELD) va donc rejoindre la plage tandis que les deux mutants, Coulson et un de ses hommes vont s’enfoncer dans la jungle pour chercher d’où provient ce fameux signal. Victor aiguise sa machette, cale son sac sur son dos et avance en suivant le signalement de la montre GPS. Sur l’écran, en agrandissant, il perçoit assez bien les 4 points les représentants et le but à atteindre.  
Grace à sa machette, il ouvre la voie. La jungle est assez dense mais pas totalement impénétrable si l’on veut si donner la peine. Les trois autres le suivent à bonne distance, Dents de Sabre est sur le qui-vive et chacun est à bonne distance. Ils avaient parcouru quasiment 2 Km, il faisait chaud, c’était limite étouffant mais l’air marin les rafraichissait un peu. Puis il s’arrêta net et scruta les environs. L’homme du SHIELD lui dit :

"Vous avez vu quelque chose ?"

"Non, il n’y a rien. Pas de serpents, pas d’oiseaux et surtout, pas de putain de moustiques pour vous piquer. Ce n’est pas normal. "

"L’ile est là depuis peu, la faune ne va tarder à arriver."

"Mouais …. "

Alors, le Canadien décida de suivre un peu plus ses sens que sa montre. Il inspira profondément trois fois par la bouche et releva un indice. Il y avait dans l’air comme une odeur légèrement spéciale. Une sensation fade en bouche, poisseuse et granuleuse. En se concentrant calmement, il devina de quoi il s’agissait. De l’hémoglobine et de l’humus. Ce n’était pas le cocktail préféré du mutant mais ce mélange ne lui disait rien qui vaille. Ce n’était pas une association normale.
Il avança en suivant son flair. Sa piste était sensiblement la même que celle de la montre GPS car même s’il déviait de quelques pas à droite, il revenait sur sa piste initiale.
Le silence était lourd et un mauvais présentiment tenaillait Victor. Il se mit alors à ralentir l’allure. Dents de Sabre crut distinguer une forme au travers de la végétation mais les lianes et les feuilles l’empêchaient de voir clairement. Il était désormais concentré à 100% sur son objectif. Au bout de cinq minutes, il put se faire une assez bonne idée de ce qu’il avait en face de lui.
Une forme humaine, environ 2.50 mètres de haut, taillé comme le Fléau, les yeux rouge vif injectés de sang et vêtu de lianes ou d’une végétation semblable qui lui assurait un camouflage parfait. Leurs regards se croisèrent et d’instinct, Creed saisit l’ampleur du danger. Une aura sombre et ténébreuse se dégageait de cette chose. Sa posture et son regard indiquait que ses intentions étaient belliqueuses.

Dents de Sabre se stoppa, se plaça sur ses appuis, machette à la main et griffes sorties et attendit, prêt à l’impact.

Jet de dés: