[Mission] Territoire sauvage

Rien n’allait dans la situation dans laquelle ils étaient. Et c’est probablement la phrase qu’on sort facilement dans à peu près n’importe quel event tellement les événements ont tendance à se passer jamais comme prévu. Au moins, les scénaristes savent surprendre leur public mais trêves de brisements de quatrième mur, tant qu’on évitait de se prendre une charge du mastodonte juste en face, ce serait parfait.

Inutile de préciser que Phil n’était pas à l’aise et sur le qui-vive, était déjà prêt à tirer. En fait non. Balancer une énième grenade, oui – est-ce quelqu’un peut lui faire passer l’envie de s’entourer d’explosifs et de faire mumuse avec, on commence à flipper dans la narration. Ça va finir, il va piquer la prothèse de Klaw ou essayer d’avoir la même – et il est certain que ce ne serait pas vraiment l’idée du siècle : Coulson est gentil… mais il boit trop de café.

Enfin bref. Après le coup d’éclat de tout à l’heure, une partie de l’équipe était partie avec les trafiquants prisonniers et les survivants des deux autres expéditions pour s’occuper d’eux et attendre l’équipe d’extraction. Cela avait rassuré Phil. Il ne restait plus qu’à remonter le signal. Inutile de préciser que c’était assez tendu. Et les voilà, maintenant, là, à fixer une silhouette qui paraissait à Coulson assez grande. Bien sûr, il n’avait pas la vision de Victor Creed mais apercevoir la silhouette et surtout voir le mutant être prêt à réceptionner violemment ce qu’il y avait en face, lui avait fait sortir une grenade prête à être balancée. De toute façon, ce n’était pas trop compliqué : Victor avait sorti et sa machette et les griffes ; étant donné la nature du lieu, inutile de préciser que l’agent était lui aussi prêt à réceptionner violemment ce qui les attendait.

Bordel. Dans quelle histoire il s’était encore embarqué…

Alors que Victor saisissait l'échantillon que venait de lui remettre la rousse, il lui parla. Comme un peu plus tôt, Jean ne perçut que des sons étouffés et totalement incompréhensibles. Sans doute la remerciait-il pour cette attention. Aussi, lui adressa-t-elle un discret sourire, ainsi qu'un hochement de tête. Mais alors qu'elle pensait cette conversation terminée, elle réalisa que Creed était toujours devant elle, hésitant. Puis, une nouvelle fois, il lui parla, sa voix n'étant toujours qu'un indéchiffrable ensemble de sons atténués. Pour autant, à en juger par l'intonation qu'elle pouvait y déceler, il semblait parler de manière sincère. Mais rapidement, ses paroles semblèrent s'achever avant qu'il n'ait pu aller au bout de ses propos, et alors, l'expression sur son visage changea du tout au tout, son faciès se fermant comme à son accoutumé. Il semblait ... contrarié ... ou agacé. Sans comprendre ce qu'il venait de se passer, ou bien ce qu'elle venait de mal faire, elle regarda le mutant partir pour s'enfoncer dans la jungle.

Durant les heures qui suivirent, Jean continua de s'occuper des blessés, prenant également le temps de se débarbouiller un minimum de son propre sang sur son visage. Peu à peu, elle retrouvait l'usage de son ouïe. Même si ce n'était pas parfait, au moins à présent, elle parvenait à comprendre les personnes lorsqu'elles s'adressaient à elle, si tant est qu'elle tendait un peu l'oreille.

Puis, le moment de se remettre en route arriva. Il fut décidé que Jean accompagnerait le groupe qui s'enfoncerait un peu plus dans l'île, afin de localiser la source du signal radio. En sa qualité de télépathe, elle serait sans doute la mieux armée pour faire face au phénomène psychique que le Professeur Xavier soupçonnait au cœur de cette jungle. Pourtant, la rousse n'en était pas certaine. Plus après ce qu'elle avait perçu quelques heures plus tôt.

Accompagnée de Coulson, de Victor et d'un autre agent, la mutante remonta alors le signal, se reposant sur les indications des montres pour trouver son chemin à travers cet enfer végétal. Creed ouvrait la marche, taillant à grands coups de machette, un semblant de sentier entre les branches et les feuilles. Il était aussi taciturne qu'à son habitude.

Soudain, il se stoppa, fixant la jungle. En appui sur ses jambes, légèrement courbé en avant, ses griffes sorties, Jean devina facilement à cette attitude que Dents-de-Sabre avait repéré une menace. A son tour, elle tenta de distinguer quelque chose. Mais hormis un riche camaïeux de verts, elle n'aperçut rien de particulier. Jusqu'à ce qu'un mouvement attire son œil. C'était quelque chose de gros, et pourtant, elle l'avait déjà perdu de vu. Un nouveau mouvement dans la végétation lui permit de mieux distinguer cette potentielle menace. Une créature humanoïde, bien plus grande que Creed, massive et ... qui ne ressemblait à rien de ce que connaissait Jean. A côté d'elle, elle vit Coulson s'armer d'une grenade.

Victor ne s'était pas trompé et la créature lui donna rapidement raison. Une fois que les quatre compères étaient en vue de la chose, cette dernière se mit en mouvement. Malgré son imposante carrure de catcheur, elle se déplaçait aisément, un peu comme Caïn Marko. L'environnement ne semblait pas la gêner, preuve en était qu'elle était dans son élément et que le combat se jouait à l'extérieur pour les quatre étrangers. Victor avait déjà combattu dans des jungles, ce n'était pas facile, il y avait peu de marge de manœuvre, il faisait sombre, le sol était instable et le danger pouvait venir de partout mais, c'était pour tout le monde pareil.
Sauf que là, le terrain favorisait grandement l'adversaire.

La chose se mit à avancer et les craintes du mutant furent vite fondées. Elle bougeait rapidement, voir même trop car si Creed n'aurait pas été, dès le départ, sur ses gardes, il n'aurait pas pu esquiver le puissant coup de poing. Il évita au dernier moment le coup de poing en effectuant un roulade en avant. La créature hurla en passant près de lui et se stoppa 10 mètres plus loin.

Dents de sabre analysa rapidement son adversaire. Elle était lourde, un peu lente
mais il fallait à tout prix éviter le moindre de ses coups. Il se débarrassa alors de tout son attirail qui pourrait l'encombrer et ne garda que sa machette.

"_ Je vais l'occuper au corps à corps, débrouillez-vous pour la secouer!"

Et il partit au contact. Il arriva, tant bien que mal à esquiver toutes ses attaques et parvint, une fois sur deux, à lui mettre des coups de machettes dans les jambes ou dans les bras mais il était impossible de viser le buste ou la tête. La chose était trop fraiche, pas assez fatigué pour permettre au Canadien de lui porter un coup de cette envergure. Creed gardait une bonne distance, même si quelques coups lui entamèrent le dos ou la cuisse.
Il espérait que les trois autres avaient pondus un semblant de plan assez solide car la créature le dépassait en taille et en force. Il savait que si il prenait un coup, la chose allait foncer sur lui et qu'il serait difficile de lui échapper.
Pour l'instant, il gérait bien la situation et la créature émettait des râles à chaque coups manqués.

Jet de dés:

Une sorte de colosse végétal sorti de nulle part venait de foncer sur Creed. Cette chose ne ressemblait à rien de ce que Jean avait pu croiser dans sa vie auparavant. Son corps semblait composait de terre, de racines et de mousse, le tout amalgamé par de l'humus et maintenu en un ensemble cohérent par Dieu seul savait quoi. De toute évidence, à en juger par la facilité avec laquelle elle se déplaçait au milieu de cette jungle, cette chose était dans son élément. Dans son regard, la rousse put lire une haine farouche à l'encontre de Victor.

En voyant ce goliath de la jungle les charger sans aucune retenue, manifestation pure et simple du courroux de la nature, Jean se figea sur place, tétanisée l'espace d'un instant par cette vision. Ce furent les mots de Victor qui l'arrachèrent à sa sidération, la forçant à se ressaisir. Ce dernier ordonnait au reste de l'équipe de mettre à mal la créature pendant qu'il se chargeait de l'occuper, leur laissant le champ libre pour agir.

Une chance pour le mutant, quand il s'agissait d'en découdre, ce n'était pas un débutant, si bien qu'il parvint à gérer la créature malgré l'effet de surprise, esquivant ses redoutables attaques, tout en portant quelques coups lorsqu'il en avait l'occasion. Pour autant, le monstre ne semblait pas renoncer, malgré les entailles laissées par la machette de Creed sur son corps. Au contraire, il semblait même de plus en plus furieux.

Lançant un coup d'œil nerveux à l'agent Coulson, Jean s'attarda sur la grenade que celui-ci tenait en main, un sourcil rehaussé par le doute.

« Vous êtes vraiment sûr de vouloir utiliser ce genre de chose alors que Victor est juste à côté de cette créature ? », lui lança-t-elle.

Tendant les mains en direction d'un rocher à moitié enfoui dans le sol, la rousse se concentra, fronçant les sourcils et serrant les dents sous l'effort et la concentration. Après quelques secondes, le bloc de granit trembla légèrement, pour finir par se déloger de la terre et flotter dans les airs. Jean, les bras toujours tendus en direction de la morceau de pierre, s'adressa une nouvelle fois à Phillip.

« Pas sûre ... de vouloir être là ... pour voir ... dans quelle humeur ça va ... le mettre ... », déclara-t-elle, la voix troublée par l'effort.

Puis, d'un geste ample des bras, elle expédia le bloc de roche sur la créature. Sous l'impact, le monstre tomba à la renverse, le rocher poursuivant sa route en roulant un peu plus loin, jusqu'à disparaître dans la végétation.

Suivi des points:

Jean avait entièrement raison. Même si Creed était capable de se régénérer, le moindre mauvais coup n’était pas enviable pour autant et Phil n’était pas du genre à ignorer ce genre de choses. Il se ravisa en acquiesçant.

« Vous avez raison. » dit-il en voyant le rocher continuer sa route alors que la créature était tombée à la renverse.

« Mais ce n’était pas destiné à cette chose. » continua-t-il, toujours grenade en main, en regardant la grosse branche juste au-dessus. « J’admets toutefois que c’est peut-être exagéré. » ajouta-t-il en la rangeant pour sortir son arme. « Creed, reculez ! » s’exclama-t-il, attendant quelques instants que Victor s’éloigne avant de tirer sur la branche, faisant en sorte que celle-ci finisse par tomber sur la créature, n’emportant pas le mutant ni personne d’autre au passage.

« Je n’ai pas non plus envie d’être là pour voir son humeur. »

En théorie, la créature venait de se faire renverser par un rocher et écraser par une grosse branche d’arbre qui, on ne va pas se mentir, avait mieux fait de se faire casser par des balles d’une arme à feu que par une grenade ; on va éviter les gros éclats de bois dans la tronche. Déjà parce que c’est douloureux et ensuite parce que les échardes, bien que très visibles, seraient encore plus douloureuses à retirer. Même avec une réussite critique. Et aussi parce qu’il était probable qu’en tombant, il n’y est pas que la créature qui se retrouve écrasée dessous ; même s’il était probable que ladite bestiole soit plus solide que prévu et qu’elle n’avait pas dit son dernier mot. Et donc se casser maintenant qu’elle était étourdie serait une bonne idée. Parce que lui non plus n’avait pas envie de rencontrer à nouveau la chose, surtout qu’il y avait beaucoup de chances qu’elle soit de très mauvaise humeur par la suite.

Spoiler:

Le trio avait fait du bon boulot. Victor avait réussi à bien l’occuper, il l’avait gêné et entaillé. Jean lui avait envoyé un rocher dans en pleine figure et Phil avait, avec une grenade, fait tomber une grosse branche d’arbre qui avait fait mouche de manière précise et violente. Le mutant s’éloigna, doucement, à reculons tout en jetant un œil sur la chose. Il était quasiment sûr qu’elle en aurait eu pour son argent mais il valait mieux rester prudent. Les trucs dans ce genre, c’est assez costaud. Il jeta un coup d’œil autour de lui pour s’assurer que leur ennemi était seul et que du renfort n’allait pas arriver. Il tendit l’oreille et scruta dans toutes les directions mais, apparemment, elle était seule.  

La plante se releva, lentement. Elle semblait avoir été secoué par tout ce qu’elle venait de subir mais le sentiment qui semblait le plus l’habité sur le moment était la colère. Enfin, pour Dents de Sabre en tout cas. Elle prit le morceau de bois et l’assimila à son corps. Ses blessures cicatrisèrent et elle se remit en mouvement. Elle marchait de son pas lourd en se dirigeant vers le mutant. Elle tendit son bras vers lui, Creed se remit sur ses appuis, prêt à esquiver et à repartir au corps à corps. Mais la plante avait retenu la leçon. Son bras s’allongea et saisit Dents de Sabre à la gorge. Le choc fut si soudain et fort qu’il lâcha sa machette et l’envoya se planter contre un arbre. Il tenta de briser l’étreinte avec ses griffes mais le bras était dur comme du marbre. Creed se sentit soulever de plus en plus du sol et ses tentatives de coups de pied ou de poings n’avaient que peu d’effet.

Il mit alors toute son énergie pour se libérer de cette poigne mais rien n’y faisait.
Pire, la créature, peut-être dans un esprit de vengeance, fit pousser de fines qui commencèrent à s’insérer dans son nez et ses oreilles.

*Je vais crever empailler par cette merde !* Se dit-il.

Jet de dés:

Qu'importe ce qu'était véritablement cette chose, de toute évidence, elle n'avait pas l'intention de se laisser intimider si facilement. Après les dégâts qu'elle venait de subir, elle continuait d'en redemander, semblant se régénérer en puisant de la force dans son environnement. C'était comme si ... cette créature était une extension vivante de l'île.

De nouveau sur pieds, l'amalgame végétal ne perdit pas une seconde, se lançant une nouvelle fois sur Creed. De cette curieuse forme de vie, Jean sentait une sorte de haine primale émaner ... une hostilité qu'elle ne parvenait à expliquer, et qui était dirigée vers eux ... quelque chose de similaire à ce qu'elle avait pu ressentir lorsqu'elle avait affronté les étranges plantes dans cette réserve indienne quelques temps plus tôt. Se préparant à recevoir cette nouvelle attaque, Victor fut pourtant surpris par la vitesse du coup ... ou plutôt par la manière dont il se présenta. C'était comme si le bras de son adversaire s'était soudainement allongé, lui permettant de frapper de bien plus loin que ce qu'avait pu prévoir le mutant.

Pris à la gorge, Dents-de-Sabre eut beau essayer de se dégager, rien n'y faisait. L'étau de la créature sur son cou était bien trop solide. Et la menace se fit bien plus pressante lorsque du bras de la créature, des excroissances semblables à des branchages commencèrent à pousser, et à dangereusement chercher à s'enfoncer dans le visage de Creed. Un bref instant, Jean sentit de la panique dans l'esprit du canadien.

* Tiens bon ! *, lui envoya-t-elle comme message mental.

D'un geste de la main, la rousse mobilisa par télékinésie la machette que Victor avait lâchée devant la soudaineté et la violence de l'attaque, la dégageant du tronc dans lequel elle s'était plantée. Tandis que la télépathe faisait pianoter délicatement ses doigts dans l'air, la lame se mit à flotter. Puis, lui insufflant une force largement supérieure à ce que ses capacités physiques lui permettaient, Jean la fit s'abattre sur le bras de la créature. La morsure de l'arme entailla alors le membre, arrachant un grognement rauque au monstre. Dégageant une nouvelle fois la lame, elle la fit alors s'abattre encore et encore, répétant l'opération jusqu'à ce que le membre soit sectionné et qu'il libère Victor de son étreinte.

Le mutant libéré, d'une pensée, Jean plaça l'arme dans la main de ce dernier.

Suivi du combat:

Ok. Pas de panique. Pas de panique. Tout va bien. On est juste paumés au beau milieu d’une île dont on ne sait rien, il y a un goliath végétal juste en face, un mauvais lancer et une grosse branche d’arbre aurait pu écraser Victor Creed par la même occasion et là on est… vraiment dans la merde.

Est-ce que Phil allait bien ? Non. Mais contrairement à sa narration qui ne sait pas quoi faire, Phil ne montrait pas ses émotions dans l’immédiat, plutôt concentré sur la situation et les possibilités de s’en sortir. Il restait le plus professionnel possible et ne paniquait pas – contrairement à sa narration, encore une fois.

La créature était déterminée à les éradiquer de la surface de son île et ils avaient tous les trois fait la formidable réussite de l’énerver davantage. Le mutant était dans une sale impasse – et c’était bien un euphémisme. Est-ce que Coulson avait prévu que la branche d’arbre permettrait à la chose de se régénérer ? Non. De toute façon, il ignorait comment cela fonctionnait. Enfin… maintenant, il en avait un aperçu. Il n’allait pas faire deux fois la même erreur.

Heureusement pour Victor, les actions de Jean Grey étaient largement plus concluantes, permettant au mutant de se libérer à la suite du sectionnement du membre végétal du géant et même plus : il était maintenant équipé de sa machette. Phil se dit qu’il aurait pu songer plus tôt à sortir également sa propre lame qui était dans ses affaires mais eut surtout le réflexe de sortir son arme à feu qu’il jugeait un peu plus efficace dans l’immédiat ; moins dangereux qu’une grenade en tous cas. Il tira plusieurs fois en visant la tête de la chose, espérant créer un peu de diversion pour permettre à Victor de se remettre de l’étreinte subie et que le géant vise quelqu’un d’autre… même si Coulson n’était vraiment pas sûr que ce soit une bonne idée.

Dans tous les cas, il n’aura pas eu le temps de sortir son couteau.

Spoiler: