[Mission] Opération : Comète (Groupe 1)

Le sourire de l’espionne fond comme neige au soleil lorsqu’elle entend la voix alarmée de Steve. Elle n’a pas le temps de sentir son cœur accélérer de peur, d’appréhension ; son regard passe furtivement de Noa à l’ombre qui s’approche de l’une des fenêtres du wagon, avant de passer au travers de celle-ci, dans un fracas épouvantable. Les éclats de verre scintillent tout comme le bras métallique que l’espionne n’a aucun mal à identifier. Elle est déjà debout, après avoir bondi de son siège sans même s’en rendre compte, son glock à la main, pointé sur le Soldat. Le bouclier de Steve traverse son champ de vision frappe le mercrenaire de l’hydre ; le vent s’engouffre dans l’habitacle instantanément et ses hurlements se mélangent à ceux des passagers, horrifiés, qui se dispersent comme le gibier qu’ils sont pour HYDRA. Tanaka est sous l’emprise de James, ou ce qu’il en reste, et Natasha s’apprête à s’élancer dans leur direction, coupée dans son élan par d’autres agents qui lui barrent le passage. C’est Noa qui ouvre le bal, en… balançant une boule de feu sur leurs ennemis. La russe a beau être au courant des nouveaux pouvoirs de son amie, elle n’en reste pas moins estomaquée d’y assister en direct. C’est efficace en tous cas, puisqu’elle fait mouche. Natasha profite de la diversion pour se jeter à son tour dans la bagarre. Elle s’empare du bras d’un des mercenaires qui s’apprête à s’emparer d’un des passagers, le brise avant qu’il n’ait le temps de réagir et l’assomme du bout de son bracelet électrique. Contrairement à leurs ennemis, Natasha ne prend pas le risque de dégainer son arme pour leur tirer dessus. La tempête qui fait rage à l’intérieur du wagon rendrait la chose trop incertaine, les civils ayant visiblement du mal à fuir. C’est donc à la force de ses poings qu’elle décide de s’attaquer au reste de la foule. Elle a attiré l’attention avec sa première victime ; quatre autres mercenaires s’approchent, pour l’éliminer elle, ou bien les innocents qu’elle protège derrière elle. Un coup dans le genou du plus proche le ralentit, laissant le temps à l’espionne de prendre de l’élan sur le siège près d’elle pour se percher sur les épaules de celui qui suit, crocheter le cou du troisième pour les entraîner tous les deux au sol, le cou brisé par des bras pour l’un, des cuisses pour l’autre. La lame du couteau du dernier siffle près de son oreille, arrêtée par la main de l’espionne qui l’écarte, tandis que la seconde, refermée en un poing, s’abat sur le visage de son assaillant avant qu’elle ne se redresse pour s’emparer de la tête du pauvre bougre qu’elle emmène s’écraser contre la table qui avait accueilli le repas des hommes politiques quelques minutes auparavant. Reste le premier mercenaire qui se relève tout juste, qu’elle laisse approcher avant de tirer un de ses dards qui l’assomme également. Juste à temps pour qu’elle voie Steve les rejoindre, leur demandant si elles ont besoin d’un coup de main. Elle désigne les corps autour d’elle. « Comme tu peux le constater on est un peu perdues sans toi. » Pas de sourire, le sérieux de la situation gardant ses sourcils froncés, mais l’ironie pointe dans sa voix. Elle jette un œil vers le Soldat qui revient à la charge sur sa victime très clairement identifiée. Elle esquisse un pas en avant, prête à l’affronter seule s’il le faut – elle en a presque envie. Mais d'un mouvement du menton, elle indique à Steve qu'elle a besoin de lui.

Un moment de flottement laisse place à la bataille, si ce n’est pour les flammes qui continuent de mordre la moquette et le vent qui tournoie toujours dans le wagon aux vitres brisées. L’information n’a toujours pas été donnée ? Ils n’ont toujours pas arrêté ce foutu train. C’est un miracle qu’ils ne soient pas aspirés, ou un truc comme ça. D’autres agents s’approchent, empêchant une fois de plus Natasha de rejoindre sa cible qui s’approche de la sienne, irrémédiablement. Qu’à cela ne tienne, elle se fraiera un chemin jusqu’au Soldat de l’Hiver en laissant davantage de corps sur son passage. Steve comme Noa est aux prises avec les mercenaires restants. Natasha leur laisse volontiers la protection des civils en prime. Elle fonce aussi prestement que la tempête le lui permet vers ses ennemis. Le couteau qui se trouve dans la main du premier finit dans la cuisse du pauvre bougre tandis que l’espionne fait reculer celui qui le suit d’un coup de pied dans l’estomac. Juste le temps pour elle de frapper l’homme blessé à la tempe cette fois, le laissant là, comateux. L’autre revient à la charge, son pistolet pointé sur elle. Il tire une balle qu’elle esquive – sans trop de mal, vu l’énorme erreur de trajectoire, que l’on mettra sur le compte d’une perte d’équilibre causée par le cataclysme qui continue dans le wagon – en se baissant, et elle en profite pour frapper à l’aine, puis au visage. L’homme recule encore, et c’est avec un dernier coup de pied dans le ventre qu’il traverse une des fenêtres brisées, aussitôt happé par la vitesse. Le cliquetis familier d’une arme à feu résonne tout près derrière elle. Une main sur sa cuisse blessée, l’autre s’est relevé, haletant, sa main tremblante prête à tirer. La main de la russe se referme sur le poignet de l’agent qui tire dans le vide, avant qu’elle ne se retourne pour lui assener un coup de coude au niveau du menton. Un cri, le bruit doux et pourtant toujours aussi affreux de la peau qui s’ouvre sur le passage d’une lame, attirent l’attention de la Veuve Noire. C’est avec effarement qu’elle observe, une main autour du cou de sa propre victime, le ministre Tanaka s’effondrer dans une mare de sang, à trois mètres d’elle à peine. Le Winter Soldier se tient debout près de lui, la lame de son poignard coupable d’un crime que James se reprochera sans doute plus tard brillant dans sa main. Un Non reste coincé dans la gorge de Natasha avant qu’elle ne se décide à agir. Au milieu des hurlements des autres civils, qui ont monté d’une octave à la vue de ce meurtre, l’espionne lance le mercenaire qu’elle tient entre ses mains en direction du Soldat. Première perturbation pour mieux la préparer à la deuxième, à savoir elle-même face à son pire cauchemar. Elle se jette sur l’homme au bras de métal. Le percute de plein fouet. Ils volent sur deux mètres durant lesquels elle a le temps de coller une de ses capsules électriques sur son bras. De quoi le désactiver pendant quelques secondes. L’endommager même, si elle a de la chance. Ils s’écrasent au sol finalement, le couteau a quitté la main de son propriétaire dans la bataille. Ils roulent et elle réussit à se retrouver au-dessus de lui, le temps de murmurer un simple « вольно, дорогой. » avant de le frapper au visage. Rien qui ne lui fera grand mal. Elle n’a pas la force de Steve. Tu es meilleure que moi. lui a-t-il dit quand il l’a retrouvée. Peut-être. Mais pas ici. Parce qu’elle fait partie des personnes qu’il peut, qu’il doit tuer. Et qu’elle n’envisage cette possibilité pour lui qu’en dernier recours.

Elle appuie sur ses jambes pour lui échapper avant qu’il n’ait une chance de réagir, emportant avec elle le masque qui lui couvrait le visage jusqu’ici. A demi accroupie, prête à bondir de nouveau, elle l’attend.