[Mission] Parasite

Sous l'étroite surveillance de Tyee Windwhistler, Jean se rendit au chevet de la jeune fille arrivée un peu plus tôt dans la journée. Cette dernière, étendue sur un lit picot installé pour l'occasion, était encore consciente. Toutefois, son visage exprimait une profonde angoisse, à la limite de la terreur tant ses traits se déformaient par moment, et son front était couvert d'une fine couche de sueur froide. Les mains jointes, elle se triturait les doigts entre eux, alors qu'en même temps, ses jambes tentaient de se regrouper pour adopter une position fœtale. Avec calme, la rousse vint s'asseoir auprès d'elle. Malgré le masque qui dissimulait une partie de son visage, la mutante lui adressa un sourire bienveillant par réflexe, tout en posant une main gantée sur l'épaule de la jeune fille, dans l'espoir de la rassurer.

« Bonjour, je suis le Docteur Jean Grey, avec mes amis, nous sommes venus pour t'aider. Comment t'appelles-tu ? »

Pour toute réponse, Jean n'obtient qu'un regard sidéré par la peur, ainsi qu'un frissonnement sous ses doigts posés sur l'épaule de la patiente.

« Quoi que ce soit, ça les plonge toujours dans cet état, l'informa le médecin du comté. Il ne faut alors pas longtemps pour qu'ensuite ils sombrent dans un sommeil dont je ne comprends pas la nature. »

Prenant en compte cette nouvelle donnée, Jean replaça une mèche de cheveux noirs d'un délicat geste de la main pour dégager le visage de la jeune fille, avant de reporter son attention sur le chef de clan. Ce dernier, le visage toujours aussi sévère, finit par pousser un long soupir.

« On l'appelle Nani. »

D'un hochement de tête, la rousse le remercia, avant de revenir se concentrer sur Nani. Puis, fermant les yeux, une main toujours posée sur l'épaule de la jeune fille, Jean se concentra afin de sonder la conscience de cette dernière. Dans son esprit se trouvait la réponse ... la source de cet étrange mal. Dans un premier temps, elle eut l'impression de plonger dans un maelstrom d'ombres et de murmures, dans une tempête d'effrois, qui ne tarda pas à la happer bien plus qu'elle ne l'aurait voulu.

Ainsi, Jean se retrouva au milieu d'une tourmente émotionnelle, au cœur même de l'esprit de Nani, cernée par des angoisses et des inquiétudes ... harcelée de manière pernicieuse par toutes ces sensations oppressantes. Consciente du risque d'un tel chaos dans un esprit pour un télépathe, Jean prit soin de rester prudente, de renforcer sa propre psyché pour ne pas se perdre ici. A plusieurs reprises, la télépathe appela la jeune fille, dans l'espoir de la retrouver au milieu de cette tempête. Finalement, entre deux bourrasques, elle repéra une silhouette immobile. Alors, la rousse s'approcha, une main en visière pour se protéger le visage, plissant les yeux pour tenter de mieux distinguer la silhouette. D'apparence humaine, elle était grande et filiforme. Sans doute de dos par rapport à Jean. Mais rapidement, la télépathe dut se rendre à l'évidence. Cette silhouette était grande ... bien plus grande que la jeune indienne ... et son corps nu et malingre, avait une peau sombre. Brusquement, le mystérieux individu se tourna vers Jean, un flash psychique frappant alors cette dernière.

Le décors venait de changer. La X-woman n'était plus au milieu d'une tempête obscure. Elle était ... dans un sous-bois, en pleine journée. Des grognements étaient perceptibles ... ou bien étaient-ce des bruits de bagarre ? Ou les deux à la fois. Ce fut à ce moment que Jean put apercevoir Rémy et Victor en train de se battre. Intérieurement, la conscience de Jean pesta face à ce constat. Elle avait pourtant espéré qu'ils réussiraient à se contenir. Puis, elle vit le cajun prendre conscience de la présence de la télépathe dans les bois, tentant de raisonner Dents-de-Sabre, et s'approchant d'elle, l'observant avec une expression pleine de curiosité et de suspicion. Il venait de parler ... d'une plante ?

Ce fut à ce moment que Jean fut éjectée de la conscience de Nani, réintégrant son propre corps, sous la tente médicale. Essoufflée, elle prit plusieurs secondes pour retrouver son souffle et ses esprits. Elle devait retrouver au plus vite les garçons. Ce n'était pas une plante ! Ou du moins, pas que !

Précipitamment, Jean sortit de la tente, se dirigeant le plus vite possible en direction de Gambit, n'hésitant pas à sonder les environs pour repérer la direction à suivre.

Guidée par ses pouvoirs psychiques, Jean traqua la conscience de Gambit afin de le localiser, remontant ensuite la piste à travers les bois clairsemés qui longeaient l'un des bords de la réserve. Courant à en perdre haleine, il ne lui fallut que quelques minutes pour rejoindre son partenaire, ainsi que Victor. Ralentissant le pas en les apercevant, elle marqua finalement une pause, reprenant son souffle, les mains en appui sur les genoux.

« Vous ne pouviez pas ... vous en empêcher ... », lança-t-elle entre deux essoufflements.

Se redressant, la rousse grimaça tout en pressant une main sur l'un de ses flancs pour tenter d'étouffer un poing de côté. Au moins, même s'ils n'avaient pas été capables de ne pas se battre entre eux, ils avaient eu la clairvoyance de ne rien toucher de tout ce qu'ils auraient pu trouver d'anormal. D'un pas trainant, Jean s'approcha alors de la trouvaille du Cajun.

Devant elle, une forme sphérique plus grosse qu'un ballon de basket reposait à même le tapis d'humus de la forêt. Elle semblait composée de plusieurs parties, cinq plus précisément, imbriquées les unes entre les autres, et d'une couleur orangée. Un bouton de fleur. Pourtant, d'un rapide coup d'œil, Jean constata qu'il n'y avait ni feuille, ni tige. Juste la fleur.

« Curieux ... ça ne ressemble à aucune espèce que l'on puisse trouver sur le continent nord américain. »

Alors qu'elle était sur le point d'expliquer à Rémy et Victor ce qu'elle avait trouvé dans l'esprit de la jeune Nani, l'étrange fleur s'ouvrit lentement, dévoilant un cœur tapissé de pointes, tout en libérant au même instant une odeur âcre et nauséabonde. Aussitôt, Jean porta une main devant son nez et sa bouche, toussant un coup. Par réflexe, elle fit également un pas en arrière.

Un éclair traversa alors l'esprit de la télépathe. De cette fleur émanait une conscience ... la même que celle qu'elle avait rencontré dans la psyché de Nani ... cette silhouette filiforme. Quelque chose de primal ... qui les observait ... les étudiait. Et soudain, une pulsion agressive ... cette chose était sur le point de passer à l'attaque. L'expérience durant une fraction de seconde, le temps d'une pensée. Au même instant, des sarments serpentaient parmi les feuilles mortes, comme pour saisir les mutants. Par réflexe, alertée au travers de sa télépathie des intentions belliqueuses de cette créature, Jean esquiva l'attaque en reculant une nouvelle fois.

Mais soudain, une nouvelle liane frappa, surgissant du sol pour venir s'enrouler autour du poignet de la rousse. Une attaque bien trop rapide pour laisser le temps à Jean de l'éviter. Brusquement, la mutante fut attirée vers le sol, trébuchant sous la force de cette chose, une seconde liane s'enroulant alors autour de son cou.

Spoiler:

Rémy en avait dans le pantalon et avait répondu avec force. L'énergie transférée dans son bô avait eu suffisamment d'intensité pour sonner le mutant. Creed s'était relevé avec peine, son oreille droite sifflait et sa mâchoire était déboité. Il remis en place cette dernière et se releva en titubant.  Il répondit au cajun :

" J'ai essayé une fois le yoga et j'ai couché avec la prof. En plus, c'est pas super efficace mais la thérapie, c'est un peu mieux.
Tu as raison, on finira cette discussion plus tard …"

Toute trace de bestialité due au poison avait disparu. Était ce due au choc ou à l'énergie cinétique du mutant? Il n'en savait rien mais si son état restait comme cela, c'était surement une piste à creuser.
Lebeau lui montra la plante et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'inspirait pas confiance. Arriva ensuite Jean, toute essoufflée par l'effort, qui fit une remontrance aux deux hommes. Le Canadien la détailla de la tête aux pieds, sourit devant son état de fatigue et pensa * Pas très sportive la rouquine*

Puis il l'ignora et détailla la plante qui prit vie. Les deux X-Men la regardait tandis que Creed scrutait les alentours. Autour d'eux, le sol commençait à prendre vie lentement, de petites vagues se formaient sous les feuilles et la mousse mais Dents de Sabre fut tiré de son inspection par l'alerte donné par Gambit. Effectivement, la citrouille leur en voulait et avait l'intention de s'en prendre à eux. Des lianes rampaient dans la forêt et essayaient d'attraper les visiteurs.
Victor sortit sortit les griffes et en quelques coups bien placés, il taillada les plus grosses. D'autres vinrent en nombres et il fut séparé de deux autres rapidement. Il se percha alors sur un arbre et se déplaça par bond pour assurer sa sécurité. Il ne voyait ni lui ni elle mais pouvait les entendre. C'était un bon point. Une forte odeur nauséabonde régnait dans l'air et gênait quelque peu l'ancien confrériste. Il descendit alors lentement au pied d'un arbre et scruta les alentours. La forêt grouillait et ses "coéquipiers" se trouvaient à 50 mètres de lui. Il resta sans faire de bruit, sur ses gardes et attendit la suite des opérations.

Alors que l'air commençait à lui manquer, Jean sentit un relâchement soudain de la prise qu'exerçait ces curieuses racines sur son cou et son poignet. Au même moment, elle sentit Gambit l'attraper pour la relever et la mettre hors d'atteinte d'une éventuelle nouvelle attaque. Reprenant son souffle et retrouvant ses esprits, la rousse resta en retrait derrière le Cajun alors que ce dernier se préparait à devoir repousser un nouvel assaut. Son paquet de cartes en main, il venait de charger ces dernières d'énergie instable, comme en attestait l'aura violette qui s'en échappait.

D'un rapide coup d'œil autour d'eux, Jean tenta de localiser Victor, sans parvenir à le trouver, alors qu'en même temps, elle répondait à la question du cajun d'un signe de tête affirmatif. Impossible de savoir si Dents-de-Sabre avait besoin d'aide, bien que la rousse ne doutait pas un seul instant de ses ressources. La remarque de Rémy força toutefois la mutante à reporter son regard sur ce qui avait attiré l'attention de son partenaire.

Au loin, entre les arbres, une silhouette approchait. Quelque chose d'aspect humanoïde et maigre, mais avoisinant les deux mètres de haut, et dépourvu de visage. En l'apercevant, Jean sentit son rythme cardiaque accélérer. C'était exactement la même chose qu'elle avait rencontrée dans l'esprit de la jeune indienne. Et déjà, cette créature se lançait à leur rencontre. Aussitôt, Gambit réagit en lui délivrant une volée de cartes explosive pour tenter de la stopper.

Dans un même temps, tendant une main devant elle pour l'aider à canaliser ses pouvoirs, Jean tenta de sonder cette étrange créature sur le plan psychique, pour tenter d'en apprendre davantage à son sujet.

« Ce truc ... j'ai vu la même chose dans l'esprit de la jeune fille malade de la réserve. C'était comme si ... comme si ça s'était connectée à elle. Je ne crois pas que ce ne soit que de simples plantes », annonça Jean.

Code:

Réussite ; 1+1

Fureur du Phénix toujours disponible
Hôte cosmique +1

Vicor parvenait quand même à apercevoir les deux mutants. Ils s'en sortaient plutôt bien. Gambit avait réussi a dégager sa coéquipière et elle n'avait apparement, pas eu trop de dégats. Creed se sentit un peu soulagé en voyant cela. Maintenant, elle maitrisait la situation. Elle était debout, bien sur ses appuis et se mouvaient avec aisance et grace.
Il se surpris lui-même a penser ce genre de choses mais il mit ça sur le compte du poison que Mystik lui avait innoculé. Sa réflexion fut de courte durée car une masse de 50 kg environ lui tomba sur la nuque le faisant chuter et rouler sur une bonne vingtaine de mètres. Ça lui apprendra à être tête en l'air.
Quand il se releva, il s'aperçut qu'il avait une fracture ouverte au bras droit. Il étouffa un grondement sourd et resta estomaqué devant la chose qui lui était tombé dessus et approchait d'un pas lent mais sùr. Cette chose faisait à peu près sa taille et devait effectivement peser dans les 60 kg. On aurait dit un extra terrestre de vieux film de SF mais celui-là était bien réel. Il avait de longs et fins membres et sa tête ressemblait à un chou fleur. La cicatrisation de son bras commençait et il se mit doucement sur ses jambes, encore sonné par le choc.

_ Putain mec, comment t'es moche. Je pose des trucs plus jolis que toi tous les matins!

A peine eut'il finis sa phrase que la bestiole se jeta sur lui et parcouru les 20 mètres qui les séparaient. Dents de Sabre se douta qu'il n'avait pas compris ce qu'il lui avait dit mais il se rendit compte qu'il n'avait pas été, encore une fois, assez attentif. La plante vivante se saisit de son bras et à l'aide de son bras noueux effectua une torsion qui rebrisa son bras. Nouveau grondement de la part du Canadien mais un peu plus perceptible. Creed sortit les griffes de sa main gauche et les enfonça dans la gorge de son adversaire mais sans effet. Pour toutes réponses, la chose enfonça ses longs doigts effilés dans l'avant bras gauche du mutant, le faisant lacher prise. Il était dorénavent à genou et à la merci de ce truc immonde. Cette dernière exerçant une telle pression sur les poings vitaux de son adversaire qu'il ne parvenait pas à se concentrer et essayait, en vain, d'activer le poison présent dans son sang.
Il était mal et une foule de pensée contradictoire se mélait dans sa tête.
Les fois ou Creed avaient peur de mourrir sur comptaient sur les doigts des mains mais cet instant prenait le chemin pour entrer dans le top 10.

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