[Mission] Embargo sokovien

PNJ, Seth Turner, Heinz Alder, Rémy Lebeau, Katherine A. Pryde, Milo Kovacs , and someone's forgotten North Star.


La file d’attente devint bouchonnée à l’entrée du camp des réfugiés : les fourgons s’entassaient, le temps s’éparpillait et prenait le dessus sur les événements. Comme si une force divine, puissante, extérieure à leur compréhension mortelle manigançait tout ce qui se passait. Une présence cachée derrière le fil de leur réalité, simple spectateur et admirateur de leurs victoires et de leurs défaites. Les songes sourds, discrets la mutante furent interceptés par l’altercation à l’intérieur du camp. Aussitôt, elle utilisa sa vision électromagnétique afin de parcourir ce qu’il se passait. Avec plus ou moins de difficulté. Ou aucune visibilité.


Lorsque Monsieur Boogeyman revint de ses observations dignes de contemplations, son approche rassura un peu Lorna sur ce qu’il allait se passer. Pourtant, au fond d’elle-même, ses entrailles lui hurlaient que ça allait dégénérer. Grave. Le contrôle serait égaré en cours de chemin : la violence deviendrait reine, et la véritable maîtresse du jeu reprendrait son trône. L’échine dorsale de trembla sous la terreur du danger, bien qu’elle n’en voyait pas.


Puis le confrériste confia à Lorna que tout allait bien se passer, son bras comme une assurance contre l’éventualité du chaos. La capuche noire le regarda brièvement avant de darder ses iris magnétiques contre le camp de réfugiés. La milice se rapatriait à l’intérieur, probablement dans le but de contrôler la situation nouvelle qui venait d’émerger. Certes l’interrogation de Monsieur Boogeyman surprit Lorna. Ses affirmations, encore plus. Sans manifester son étonnement au point de vue physique, ses bras se croisèrent sous son veston de cuir capitonné de pointes métalliques.


Des spectateurs? Donc, elle n’était là que pour servir de bouclier en cas de pépin. Lorna croyait qu’il venait libérer quelqu’un, aider une organisation ou autre. Que manigançait-il? La tension monta, mais la hantise de sa dette l’empêcha de répondre sincèrement. Simple, la jeune femme abaissa son minois au teint livide vers le sol, laissant ses lèvres verdâtres formuler une pensée abrégée :


« Pourquoi pas. »


Par la suite, Lorna attendit les directives du confrériste, prête à offrir sa collaboration la plus ingénue. Or, elle ne s’empêcherait jamais d’utiliser ses dons afin d’aider autrui. Elle fonçait sans avoir peur des conséquences, elle était prête à tout perdre pour l’honneur de l’espèce mutante.

EPSILON

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Au milieu du camp, l’altercation flamboyait d’initiative et de rage. Des civils brandissaient des armes de fortune, sans que la jeune mutante puisse écouter quoi que ce soit…De plus, l’événement soudain suscitait l’action auprès des convois nombreux à l’entrée du camp. À l’occasion, les murs cachaient entièrement la scène et d’autres fois, la vue était aussi claire qu’en plein jour.


Les ondes vertes étaient capricieuses, mais bel et bien collaboratrices. Lorna, espionne indiscrète, ne voyait que des formes imprécises. Certes elle ne put manquer le corps qui s’effondra sous le poids de la première balle. Les vagues émeraude vêtirent ses tempes livides, tandis qu’elle mordit sa lèvre inférieure. La violence, pourquoi?


En tant qu’invitée, elle narra ce qu’elle voyait à Monsieur Boogeyman. Du métal contenu dans les corps aux armes, aux positions, aux contenus alentours cachés par les véhicules. Sans ménager un seul détail, la voix neutre de la mutante chuchote au confrériste ce qu’elle voyait en ce moment grâce à sa vue électromagnétique. Dévoilant bien malgré elle les subtilités de ses dons. Lorna laissa son regard verdoyer devant ces horreurs, avant de laisser ses phalanges s’illuminer sous leurs gants cloutés.


De quelques doigts, elle éleva ses champs électromagnétiques : cherchant à rendre défectueuses les armes à feu, explosant le canon sans répercussions ou les bouchant en de petites explsions. Avant de s’évoquer les mots de Monsieur Boogeyman. La mutante détourna ses iris scintillants dans sa direction, soupirant d’une voix meurtrie :


« Pourquoi pas n’être que des figurants. »


Second rang, absents, quasi invisibles, ils pouvaient exister dans le décor sans perturber l’action du moment présent. Sans apercevoir les traînées humides sur ses tempes, les tremblements sur ses côtes, les pas fébriles, Lorna continua ses mouvements quelques instants, ne pouvant cacher son soulagement d’observer les membres du convoi prendre part à ce déclenchement. En toute sincérité, la mutante continua d’offrir les informations qu’elle put à celui qui l’avait apaisé de ses tourments les plus cauchemardesques.

EPSILON