PNJ, Seth Turner, Heinz Alder, Rémy Lebeau, Katherine A. Pryde, Milo Kovacs , and someone's forgotten North Star.

Comme un Boogeyman, il était présent sans l’être réellement. Ses objectifs, toujours tenus secrets, semblaient l’occuper davantage. Lorna continua d’espionner l’action qui se déroulait entre ces murs grâce à sa vision électromagnétique. Elle tenta de figer plusieurs balles, ou les déviant subtilement de leurs trajectoires. Même si rien ne pourrait éteindre la passion et le désir de justice de la populace mutante. Les Sokoviens brandirent des outils ordinaires dans l’espoir de résister aux mercenaires. De tout cœur, l’ancienne prisonnière leur souhaitait la liberté, et se jurait de les aider.


Puis les véhicules qui tentaient de rentrer à l’intérieur du camp s’animèrent. Des agents sortirent, discutant avec les mercenaires. Lorna suivit l’action avec distance, relevant déjà sa cagoule contre son minois livide aux tempes verdâtres. Elle dressa son serre-tête émeraude sous son capuchon, laissant son regard fardé de noir épier les nouveaux événements. Même si l’action du convoi attrapa son attention, Lorna gardait un œil inquiet sur la révolte en déroulement.


En toute sincérité, elle s’interrogea sur les motifs du Confrériste. Pourquoi l’avoir amenée ici? Elle n’était pas une combattante, pas une agente, pas une mutante engagée. Elle n’était rien, elle ne valait rien. Personne ne voudrait jamais d’elle vu ses crimes, vu son passé – vu son sale caractère. Méfiante, la mutante fut désarçonnée par l’arrivée d’un mercenaire en exo armure dont les bras poussèrent un Jeep comme si c’était un jouet pour enfants.


Les frémissements, la terreur éprirent Polaris qui recula d’un pas, lança un regard confus au Boogeyman avant de renoncer. Non, elle ne devait pas céder à la peur. Elle devait continuer son rôle de figurante, d’aide absente. Puis, les mercenaires s’emparèrent de leurs armes à feu pour cribler le convoi de balles. Aussitôt, Lorna releva ses mains illuminées d’ondes électromagnétiques.


Des balles se figèrent au milieu d’un écran verdâtre, avant de revenir de pleine force contre leurs agresseurs. Des fusils s’élevèrent aussi, se tordant sous les chocs électromagnétiques provenant d’une nouvelle surface qui se dressait à la verticale. La mutante sentit ses paupières s’embuer de nervosité, mais prit le choix de continuer. Elle tenta de dresser un bouclier électromagnétique entre les mercenaires et le convoi. D’un index, elle renversa le Jeep sur ses roues, démarrant le moteur d’un claquement de doigts. Ouvrant les portières d’un revers de main, et laissant les lumières sur les hauts phares pour un effet d’éblouissement.


Trop énervée, le cœur se débattant dans la poitrine, Lorna utilisa les armes à feu de son bouclier, les séparant de leurs balles, de leurs chargeurs et de leurs crosses. Ne gardant que le canon, ces derniers foncèrent tout droit vers l’homme en exo armure. Elle tenta de le saisir à la gorge grâce à un canon, mais il était doué. La mutante devint plus ferme, plus stable dans sa position. En dépit de son regard illuminé d’émeraude et de tristesse, la colère de l’injustice commençait à vrombir à l’intérieur de son âme.    

EPSILON

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« Je suis désolée de mes agissements. Je ne vous suis aucunement efficace. Je suis désolée…Vraiment. »


En effet, le confrériste ne lui avait donné qu’un conseil, qu’une commande de départ. Observer, figurer. Pourtant, observer la révolte des mutants à l’intérieur du camp : la violence injustifiée des mercenaires, l’abus d’autorité et de pouvoir. Lorna grinçait des dents, sentait le métal sur elle résonner d’ondes menaçantes. Dès qu’elle commença à ériger son bouclier, son corps se mit à léviter légèrement et à s’approcher du convoi immobilisé. Derrière elle, afin de protéger le Confrériste de balles perdues, elle laissa un second bouclier illuminé de vert.


Afin de mieux agir, d’éliminer les réactions incontrôlées, la mutante continua d’opérer sur le terrain dans l’espoir d’ériger sa diversion. Elle gémit, elle cria, elle fit de son mieux pour parer les balles des mercenaires afin de les renvoyer vers eux. Bientôt, ses assauts à l’égard de l’homme en exo armure furent remarqués. Ils se rallièrent ensemble, devenant plus nombreux. Et utilisant la prudence envers les mutants épars qui se cachaient. Était-elle seule de son espèce à vouloir aider les victimes de ce camp? Elle n’en savait rien. Mais, elle combattrait de toutes ses forces s’il le fallait.


Bientôt, on lui apporta trop d’attention. Les balles déferlèrent dans sa direction, obligeant Lorna à prendre de l’avant, à s’exposer en plein contrejour. Dissimulée à moitié par sa cagoule et son capuchon, de longues boucles émeraude descendaient jusqu’à ses côtes maigres vêtues de cuir et de métal. Ses Doc Martens touchèrent le sol, laissant l’orthèse de son genou gauche résonner d’un sifflement aigu, strident.


Les balles s’empilèrent autour d’elle, la première s’arrêtant à un centimètre de ses iris auréolés d’ondes électromagnétiques, de ses mains crispées et tendues sous une nervosité palpable. Les larmes noyaient ses tempes, car elle tremblait comme une feuille au milieu de sa diversion. Lorna n’aimait pas ça : elle se sentait prise au piège au milieu de leurs balles, créant une bulle verte qui fit danser les projectiles. Les images de la prison lui revinrent, le collier qui avait marqué son cou de façon permanente, les liens de plastique dont elle avait essayé de s’échapper en éraflant sa chair, ses tendons, ses os.


De ses mains relevées, Lorna renvoya les balles aux mercenaires en une averse forte, dévastatrice. Imprimée de sa rage qui déferlait comme une vague, la mutante crispa ses mains afin de saisir le métal de certains mercenaires. Des fusils aux colliers aux montres, aux semelles de chaussures, leurs propres outils les attaquèrent. Gardant une réserve, Lorna recula d’un pas, boitant bien malgré elle. Lévitant de nouveau, ses cheveux furent secoués d’une onde électromagnétique qu’elle envoya par défaut sur les mercenaires…Avant de la relever pour la renvoyer sur l’homme en exo armure.


Essoufflée, Lorna cria pendant le processus, possédée par un passé qui l’aveuglait d’une colère limite, dangereuse. D’autres larmes vinrent, d’autres expirations inefficaces suffirent à témoigner de son état fragile. Seule, elle ne tiendrait pas longtemps…Même dans une marée de gens auxquels elle ne faisait pas confiance. Les vagues électromagnétiques furent lancés sur ceux qui l’attaquait, dans une série de cris tous plus douloureux les uns que les autres.

EPSILON