[Mission] Embargo sokovien

PNJ, Seth Turner, Heinz Alder, Rémy Lebeau, Katherine A. Pryde, Milo Kovacs , and someone's forgotten North Star.


Être entouré d’inconnus, d’humains, provoquait une méfiance sans précédent chez la mutante. Ses mains tremblaient, ses boucliers magnétiques bloquaient les balles avec peine. Heureusement, ces étrangers étaient capables de se défendre – de riposter avec autant de talent. La capuche de la jeune femme dissimula davantage ses traits toujours couverts de son foulard noir. Le regard émeraude cessa de s’illuminer quand il fut s’éloigner, rejoindre des véhicules afin d’échapper aux balles des mercenaires.


Polaris n’était pas aussi forte que Magneto : la quantité de métal à contrôler aurait pu la dépasser facilement. En dépit de toutes ses heures de pratique, de tous ses essais à trouver la perfection dans l’alliage et la manipulation, à trouver la création idéale. Doucement, la mutante boita en s’aidant de ses dons afin d’accélérer le pas. À deux reprises, elle manqua chuter. Mais, ses dons l’empêchèrent de se planter face contre terre.


Les autres mutants semblèrent rejoindre le convoi à une vitesse fulgurante. Lorna ne comprit pas les dons de la jeune brunette, et n’osa guère songer à leur fonctionnement. Ils devaient être des membres de l’Institut : une certaine intuition guidait la pensée de Polaris qui cessa de penser à ces mauvais souvenirs. Elle prit la peine de s’asseoir sur le bord de la portière, voulant bloquer les balles des mercenaires avec une main auréolée de vert.


Doublés de ceux d’Hydra, de la prison, des autorités, des agents d’opération corrompus…Les mots de l’un des agents résonnèrent dans la radio, laissant Lorna réaliser qu’elle était encore entourée d’inconnus. Est-ce que le Confrériste avait pu s’échapper? Probablement. Et elle l’avait trahi, en quelque sorte, en refusant l’inaction face à la révolte mutante du camp sokovien. Le regard émeraude aux larmes sèches, au maquillage noir coulant, fut enfouit entre les paumes de la mutante une fois le camp éloigné. Les tremblements de terreur cessèrent d’étreindre son cœur.


Elle repensa au congrès politique du mois précédent : la mort de son amie Candace, les robots en chasse à l’homme, les trois hommes qui se ressemblaient…Étaient-ils présents en Sokovie, eux aussi? Tout à coup, Lorna réalisa son manque d’observation. Le faciès pâle, livide de la mutante le devint davantage. Dévoilant ses tempes émaciées, ses larmes étouffées par l’orgueil, la chevelure verte tombant jusqu’au creux de ses reins, Lorna dit d’une voix douce, réservée :


« Je vous remercie… »


Autrefois, Lorna avait supplié les policiers, les gardes, quiconque, de cesser de la violenter. De lui offrir un instant de répit. Ou de l’achever. Personne ne l’avait aidé. Et cette impression ne la quitterait jamais. Une pause calculée s’ensuivit, tandis qu’elle toisa les inconnus du véhicule en ajoutant avec froideur :


« Certes nous n’aurons pas de discussion. Je refuse de collaborer avec vous.»


Plus glaciale que voulue, Lorna continua de taire l’identité déchue de Polaris au cœur de son passé. Se calant dans son capuchon, les tremblements revinrent quand elle songea à tous les agents qui l’entouraient, tous les mutants engagés, tous ces étrangers qui pouvaient être corrompus, peut-être. Dans la méfiance totale, la mutante ignora les prochaines altercations, refusant obstinément d’ajouter un seul mot – un seul geste qui pourrait leur offrir un avantage sur elle. En dépit de la terreur languissante qui l’étreignait, Lorna se cala contre la portière – calculant une voie de sortie potentielle au cours du chemin de retour.

EPSILON