[Event] Altered life

Suivi des points:

Je suis étonnement trop sensible je pense. Sûrement. Je suis seul dans les transports à me rendre compte souvent trop tard que j'avais encore lâché une larme. C'est lamentable et triste. Abigael... Je l'ai connu quand j'avais besoin d'une colocataire pendant mes études. Abigael avait été parfaite ! Elle m'a récupéré pas longtemps après que j'ai provoqué l'accident de mon frère et elle m'a montré la pente à remonter.

Uh...

Revoila une larme. Faut que je me calme, je vais arriver les yeux rouges chez elle. Déjà qu'y retourner me mets un peu mal... J'ai aucune légitimité à être là. Je ne suis pas de la famille. Des amis peut-être mais pas de la famille... Je regarde un instant mon reflet flou dans la vitre du train, je suis pale comme ca, les couleurs de mon visage se délavent dans le paysage. C'est ridicule.

Arrête de pleurer Matthiew.

J'ai un sourire et un petit rire en repensant à une petite anecdote. Au début, les premiers jours où je me suis installé avec elle, elle m'appelait Matthias, il lui avait fallu un petit peu de temps pour enregistrer mon nom. Ca me faisait toujours sourire de la reprendre et ca la faisait rire aussi, un petit rire gêné qui lui allait comme un gant.

Apprendre sa mort m'avait laissé vide d'un coup, comme on efface une photo et qu'on regrette immédiatement. Vide et triste. Je n'ai pas pleuré immédiatement. Il m'a fallu du temps pour réalisé. Mais mécaniquement j'avais ressorti de vieilles cassettes contenant des photos de mes projet d'études. Abigael avait été un de mes modèles et une de mes présentations les plus réussi. On avait passé tellement de temps ensemble la-dessus. Elle était un modèle délicieux, peut-être pas toujours coopérative mais délicieuse. J'avais ramené une de ses photos avec moi... Une ou plusieurs... Beaucoup même. Mais il y en a une en particulier que je n'arrive pas à lâcher, elle tremble un peu dans ma main quand je sens une goûte glissé à nouveau sur ma joue. Elle est de dos devant une fenêtre, une fenêtre haute, une de celle de la maison et devant, en face d'elle, toutes les couleurs de l'automne qui mettent en avant sa chevelure argent. C'était une des plus belles photos. Je sais qu'Abigael l'aimait beaucoup aussi.

« Parce qu'on voit pas mon visage » qu'elle me disait à chaque fois. Et je râlais à chaque fois en lui disant qu'elle était sublime.

Mais aujourd'hui, alors que je passe la porte d'entrée ouverte pour me mêlé à tout ces gens que je ne connais pas, je parle au passé.

Abigael était.

Je me faufile dans la foule dans l'idée de retrouver la fenêtre, voir une dernière fois ce qu'elle regardait. Je croise le regard d'une jeune femme rousse, elle doit pas être beaucoup plus vieille que moi. Je ne fais aucune remarque alors que je m'arrête à son niveau. La fenêtre est obstruée. Je n'arrive pas vraiment à savoir par quoi, elle me paraît noir. Une personne, les volets peut-être ? Un grand rideau.

Je ne sais pas.

Et bien vite mon attention est happé par autre chose. Une sensation étrange. Malgré toutes les personnes présente, malgré la jolie rousse à côté de moi.

Cette maison me paraît affreusement vide sans Elle.

Une sensation étrange.

Récap des points de révélation:

Event Halloween

Altered life

Abigael a été l'une des patientes préférées de Noa. A vrai dire, quand elle s'est installée comme psychologue, la dame a été l'une de ses premières patientes, et si elle affichait une joie de vivre, Abigael était malgré tout très tourmentée. Régulièrement, lors de leurs séances, elle lui racontait qu'elle avait l'impression d'être épiée, persécutée dans son quotidien, surtout quand elle se trouvait dans sa grande demeure familiale, sans qu'elle parvienne à expliquer pourquoi. Noa, attentive, a tout fait pour essayer de la calmer, de la rassurer, mais elle ne saura jamais réellement si elle y est parvenue...

Quoi qu'il en soit, quand elle a reçu le faire-part de décès de sa chère patiente, Noa n'a pas hésité une seconde à se rendre à son enterrement, cinq jours après son décès. La voilà maintenant dans la fameuse demeure d'Abigael, avec d'autres personnes inconnues à Noa mais qui partagent un point commun avec elle : si elles sont là, c'est qu'elles ont accompagné d'une façon ou d'une autre la vieille dame, ne la laissant ainsi jamais seule. Même si, pour le coup, sans la présence chaleureuse d'Abigael, il y a une impression de froid et de vide autour de Noa.

Assise près d'une fenêtre, elle est pensive, les bras croisés pour se réchauffer un peu : elle aurait voulu être près de la vieille dame pour l'accompagner dans ses derniers instants... Elle regarde ensuite les autres personnes présentes : une jeune femme rousse avec des traits ressemblant à ceux d'Abigael, et un jeune homme aux cheveux noirs semblant un peu mal à l'aise. Elle décide de se rapprocher d'eux et leur lance doucement :

Bonjour. Excusez-moi, vous êtes de la famille d'Abigael ? Je suis Noa Kane, j'étais la psychologue d'Abigael.

Elle leur tend la main avec un sourire, avant qu'un frisson ne la traverse : est-ce le froid, ou autre chose ?

Points de révélation:

"Altered life"

Ton coeur te rend fort, tandis que l'absence du mien me rend efficace... - Piàn

         Depuis qu’elle s’était assise sur le siège et que sa manette avait été branchée, nulle personnes, pas même les innombrables regards qui était posée sur elle, n’aurait pu la sortir de son état de concentration. Sa vue ne percevait que les images à l’écran et son ouïe, les sons qui sortaient de son casque. Chacun de ses réflexes extraordinaires, prenant existence dans ses temps de réaction, était efficacement utilisé sur les touches et joysticks qu’elle avait appris à dompter dès son plus jeune âge. Tous ses combos, qu’elle avait mémorisés, faisaient d’elle un adversaire qui ne pouvait que faire de la plus des games, un véritable cauchemar pour ses opposants en phase préliminaire de ce championnat. Whittier était douée pour ne laisser aucune ouverture et harceler ses adversaires de combos diverses, qui ne leur laisser que peu de moyen d’échapper à ses coups virtuels. La victoire était devenue un fait pour Whittier qui trouvait le championnat difficile que lorsqu’elle approchait les demi-finales. Là-bas, tout comme elle, les adversaires étaient intelligents et possédaient leur arsenal de combos.    
          Comme à son habitude, une fois qu’elle remporta sa dernière victoire de la journée, elle débrancha sa manette, sans prendre la peine de serrer la main au perdant ou adresser un regard aux spectateurs derrière elle. Elle s’en alla aussi froidement qu’elle était arrivée. On la trouvait arrogante à cause de cette attitude, alors qu’en vérité, elle angoissait lorsqu’elle était le centre d'attention d'une foule et ne supportait pas qu’on la touche ou qu’on croise son regard, rien que l’idée suffisait à la faire paniquer. Whittier avait fini par comprendre qu’un jour, elle était devenue Anthropophobe et qu’elle trouvait son salut que dans les jeux vidéo et les réseaux sociaux, voyant cette distance virtuelle comme sa zone de sécurité. Ce ne fut que lorsqu’elle quitta le Stadium qu’elle reçut une notification, elle eut alors des frissons lorsqu’elle vit que cette dernière avait été envoyée par le personnel de son ancien orphelinat.

        Non pas qu’elle était en froid avec tous ses tutrices, mais elle n’avait pas de très bon souvenir de sa vie là-bas, notamment avec un tuteur en particulier. Elle tremblait d’effroi à l’idée de repenser à cet homme qui était la cause même de son anthropophobie. Elle ouvrit alors le message pour apprendre alors la mort de sa Nanny Abi, l’orphelinat avait appris que j’allais me réfugier très souvent chez cette merveilleuse femme pour des raisons qu’il leur était mystérieux à l’époque, voire même encore aujourd’hui. Whittier n’ayant jamais trouvé le courage de raconter ce que cet homme lui faisait quand elle était seule avec lui, notamment parce que la peur la poussait à fuir la confrontation directe. Mais Nanny Abi avait toujours su faire disparaître ses larmes, pour son beau petit sourire comme elle le disait. Et malgré que le temps a su trouver un moyen de les séparer, Whittier n’a jamais une seule fois pu oublier sa Nanny Abi.    
       Alors, c’est pourquoi, malgré sa peur d’être au milieu d’une foule, elle n’a pas hésité à se joindre à ses obsèques et retourner dans ce qui fut son tout premier refuge, avant les jeux vidéo, cette humble bâtisse, hantée par tant de souvenirs si agréables, malgré une enfance cauchemardesque. La métisse avait apporté des fleurs, plus précisément des Cattleyas, car pour la métisse, sa Nanny était une reine. Elle regarda un moment la photo la plus récente de cette femme, ses cheveux était légèrement plus blanc et pourtant, elle n’avait pas l’impression d’être dépaysée en la fixant. Oui. Pour elle, sa Nanny ne semblait pas avoir changé et elle ne put alors empêcher les larmes de remonter en songeant à toutes ses fois où cette dernière l’avait sauvé, regrettant amèrement de ne pas avoir su trouver le moyen de la revoir plus tôt.

 

Code by Sleepy

Points de révélation:

Suivi des points:

J'ai beau avoir vécu quelques mois avec Abigael, je me rend compte que je n'ai jamais rencontré personne. Tout les visages ici me sont totalement inconnu. Peut-être que finalement, je ne l'ai jamais connue … Cette pensée me fait mal. Mais c'est vrai après tout, je ne suis personne. Qu'est ce que je fais là ? Je n'ai aucune légitimité … Pourtant, j'adorerais la revoir, j'adorerais qu'elle me pince encore les joues en me disant que je devrais reprendre du gâteau.

Je sais qu'elle me taquinais toujours là dessus, je n'ai jamais été maigre ou fin, j'ai des poignets d'amour, les joues rondes et ca me va comme ca. Sans être gros, j'ai des formes et c'est comme ca que je me connais. C'est comme ça qu'elle m'a connu. Mais cette petite phrase, ca voulait surtout dire « viens prendre un thé avec moi, Mathias ».

Du thé... La photo dans ma main tremble à nouveau. Je dois me ressaisir don dieu, ca ne fera pas honneur à Abigael si je passe mon temps à pleurer.

Tiens, la pluie s'est mise à tomber. Elle martèle la vitre maintenant dégagée que je fixais la seconde d'avant sans en avoir vraiment conscience. Depuis quand je peux voir dehors ? Tout est morne. Le bel automne et ses cheveux d'argents sont partis. Je suis définitivement bien trop sensible.

Mais je redressant sur Terre quand un jolie jeune femme s'approche et nous adresse la parole, enfin, je pense que c'est à la Rousse et moi. Je me suis inconsciemment mis vraiment pas loin d'elle, on pourrait croire qu'on est arrivé ensemble...

La psychologue d'Abigael ? Finalement, je ne suis pas le seul à ne pas faire parti de la famille ou du cercle d'ami proche... Quoi qu'on peut devenir très ami avec un patient après la thérapie je suppose... Et que cette demoiselle est trop pudique pour dire « amie » ? Ca ne me regarde pas. Je vais prendre Noa pour ce qu'elle dit être.

La jolie Rousse se présente aussi avant de préciser que elle, elle est bien de la famille. Jane. Je ne sais pas pourquoi je retiens leur nom aussi facilement, c'est pas mon fort en général.. C'est peut-être les circonstances et ce besoin de ne pas faire de bourde aujourd'hui... Qui sait ?

J'ai un petit sourire triste pour Jane, triste et compatissent...

-On croit toujours avoir le temps...

Les mots ont dépassé ma pensée...

-Excusez moi, je m'appelle Matthiew. J'ai été le « colocataire » -Je mime les guillemets- d'Abigael pendant quelques mois pendant mes études.

J'ai un nouveau sourire.

-Elle a toujours été adorable avec moi, je suppose que c'était pareil pour vous quand vous étiez jeune, Jane ?

J'ai bien envie de parler d'elle, de la voir au travers d'autres yeux... J'espère qu'elles me suivront.

Recap:

Event Halloween

Altered life

La jeune femme à la chevelure rousse, après quelques instants de silence, finit par descendre au niveau de Noa et lui répond doucement :

Je m'appelle Jane. Abigael est ... était ma tante. Plus précisément, la tante de ma mère. Plus jeune, j'avais pour habitude de venir passer quelques jours de vacances ici. Et puis, la vie faisant ... je n'ai plus pris le temps de lui rendre visite.

Noa lui adresse un sourire qui se veut rassurant et réconfortant, avant de reporter son attention sur le jeune homme qui est avec elles alors qu'il répond :

On croit toujours avoir le temps... Excusez moi, je m'appelle Matthiew. J'ai été le « colocataire » d'Abigael pendant quelques mois pendant mes études.

Matthiew... Hum, ce nom ne lui dit rien, Abigael n'a pas dû lui parler de son jeune colocataire. Mais cette présence près d'elle a dû lui faire du bien, si elle était angoissée à rester seule dans sa grande maison... Il renchérit :

Elle a toujours été adorable avec moi, je suppose que c'était pareil pour vous quand vous étiez jeune, Jane ?

Noa reporte son attention sur Matthiew et lui lance avec un léger sourire :

Elle ne m'a pas parlé d'un colocataire quand elle venait me voir, mais votre présence à ses côtés a dû lui faire le plus grand bien.

Elle tourne la tête vers Jane et demande doucement :

Pardonnez mon indiscrétion, mais... Quand vous veniez la voir, est-ce que vous la trouviez inquiète ou pas ?

Selon la réponse apportée, elle pourrait peut-être révéler les raisons de la venue fréquente d'Abigael dans son cabinet... Des sanglots attirent son attention, et Noa, s'excusant auprès de Jane et Matthiew, se dirige vers la source des sanglots, une jeune femme métisse, pour poser une main sur son épaule et lui lancer :

Hé... Ça va aller ?

Elle la prend délicatement par les épaules et commence à la ramener près de l'escalier pour qu'elle puisse s'asseoir et pleurer à son aise. La pauvre... Qui était-elle pour Abigael ?

Points de révélation:

"Altered life"

Ton coeur te rend fort, tandis que l'absence du mien me rend efficace... - Piàn

         Voilà qu’elle était submergée d’un souvenir lointain, se remémorant la fois où elle s’était cachée sous la table après s’être faufilée dans la demeure pour la énième fois. La vieille femme l’y avait rejoint pour lui parler, la rassurer et lui faire oublier ses peurs quelles qu’elles aient pu être à l’époque sans que la petite fille n’ait pu un jour réussir à lui avouer quoi que ce soit sur ce qui la troublait. Sa Nanny avait bien naturellement compris qu’il était de toute façon inutile de chercher à comprendre ce qui n’allait pas à l’orphelinat, alors elle choisissait toujours de papoter de sujet qui faisait oublier les craintes et les peines de Whittier, c’était sans aucun doute la raison pour laquelle l’enfant qu’elle fut, avait trouvé en cette vieille femme et sa demeure, son sanctuaire. Oui. Mais au final, la métisse n’avait jamais été adoptée, elle avait traversé son enfer jusqu’à ses 18 ans où elle fut en droit enfin de quitter l’orphelinat, de vivre sa vie le plus loin possible de cet endroit.
      Une décision qui lui aura finalement coûté de perdre de vue sa seule véritable figure maternelle qu’elle a eu la chance d’avoir. Elle s’en voulait, mais l’idée de simplement revenir près de l’Orphelinat l’avait grandement angoissé. Tous ses bons souvenirs, qui émergeaient de nouveau, devenaient douloureux à porter sous le poids du regret. Elle avait versé des larmes avant même de son rendre compte, ne pouvant empêcher son cœur de lui rappeler sa pénible humanité qu’elle cherchait tant à fuir dans le virtuel. Elle se sentait si bouleversée qu’elle ne réalisa pas immédiatement la présence de cette main qui venait de se poser sur son épaule. Ce n’est que lorsqu’elle entendit sa voix qu’elle avait tournée son regard pour découvrir qui était la personne à ses côtés, avant d’immédiatement détourner ses yeux pour éviter de croiser son regard. Progressivement, elle sentit alors son corps frissonner et son cœur palpiter de plus en plus vite sous la panique qui grandissait en elle, au fur et à mesure qu’elle se rendait compte du contact de cette femme.

        Sa respiration devenait alors saccadée. Et elle s’éloigna d’un simple pas pour que la femme ne la touche plus. Posant une main sur sa poitrine, ce fut alors d’autres souvenirs qui envahissaient ses pensées. Sombres, effrayants, ceux dont elle ne voulait absolument pas se remémorer. Ce sourire vicieux et les caresses de cet homme. Sa main tremblait alors, qu’elle tentait d’essuyer ses larmes. « Je… Je vais b… bien. » Annonça-t-elle sans oser regarder la femme qui se montrait pourtant généreuse. Mais Whittier n’y pouvait rien, face a cette peur du contact. Elle se sentait idiote, parfois, elle s’en voulait de donner l’impression de rejeter les autres, de les blesser involontairement. Mais même tenir une conversation directe, ça lui demandait énormément de courage. D’ailleurs, tout en elle la poussait à fuir à nouveau, mais elle remarqua alors cette pluie à l'extérieur qui l'empêchait de réaliser cette action. Elle ignorait à quelle heure passerait son prochain bus pour retourner dans son état.
      Et attendre seule, sous la pluie, c’était le meilleur moyen de faire une rencontre effrayante. Elle se contenta alors de s’asseoir sur la marche de l’escalier, le regard rivé sur le sol comme un moyen d’échapper à la réalité.

 

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Points de révélation: