Je vois très clairement Jane paniqué, elle me regarde avec des yeux rond comme des billes comme si je venais de lui dire quelque chose d'indécent. Qu'est ce qu'il se passe bon sang ! J'ai cette étrange impression, tapis dans un coin de mon esprit, qu'on va apprendre un truc. C'est si fugace, c'est comme attraper de la fumée... Je sais pas quoi faire. Mais encore une fois, sans que j'ai eu à bouger, les choses changent et évolues... Ma vue se brouille, Jane devient flou. Ca va pas du tout, tout ça. En fait, j'ai même clairement peur, on va pas se mentir. Mais la suite ne me plaît pas beaucoup plus.

Une sorte de vertige, comme si le sol devenait mou sous mes pieds alors que moi, je suis rigide comme une statue de pierre, c'est vraiment étrange, désagréable même. J'ai l'impression de tomber, que les escaliers se dérobent sous moi. C'est horrible comme sensation.

Et puis, comme ça, d'un coup, c'est le noir.

Et même quand je bats des paupières, le noir s'accroche. Mais.. Je bats des paupières !! Je bouge. Et j'ai mal. J'ai l'impression d'avoir couru un marathon en portant des altères sur les épaules. Mais je peux -à peu près- bouger. Je pousse un soupire de soulagement et me concentre un petit peu plus sur mon environnement.

Il fait noir donc, et humide … Et j'ai tellement froid ! C'est horrible comme je me les pèle. Ca fait combien de temps que je suis là ? Est ce que je suis seul d'abord ?

Je me relève, m'assoie même, mon dos m'insulte immédiatement. Mais quelque chose d'autre attire mon attention.

Une respiration et des sanglots.

Une angoisse étrange me broie les entrailles. Par précaution, je ne me mets pas debout, je reste à genoux et m'approche des sons :

-Ca va aller... Vous n'êtes pas seul(e). Je m'appelle Matthiew.

Je ne sais pas trop à qui je parle mais je ne veux surtout pas laisser la personne comme ça. Quand je suis suffisamment près, je pose la main sur un bras fin. Une femme ou un enfant.

-Est ce que vous avez mal quelque part ?

Ma main au doigt raide caresse doucement le bras dans un geste que j'espère réconfortant. J'ai un sourire mais je ne vois rien donc mon interlocutrice... Ou interlocuteur, ne doit pas avoir plus de chance de voir que moi.

-Parlez-moi...

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"Altered life"

Ton coeur te rend fort, tandis que l'absence du mien me rend efficace... - Piàn

      Elle en était persuadée la métisse, qu’il n’y avait rien de surnaturel dans la situation dont elle était témoin. Cet homme dont les chuchotements énigmatiques semblaient s'adresser à une présence invisible, Whittier pouvait affirmer pourtant qu’aucun fantôme n’était présent ici. Comme si de cette assurance, cette dernière avait connaissance de ce qu’était une réelle présence surnaturelle. Car peu après que son regard ait balayé instinctivement la pièce, le seul sentiment qui lui vint à l’esprit fut un soulagement toute relative face à l’évidence qu’elle était seul avec l’homme d’église. Là où certaines personnes aurait sans doute chercher à comprendre à qui l'homme parlait, sillonnant entre le doute que l’homme en question voyait ou entendait une force invisible, qu’il se parlait à lui-même ou bien qu’il ait été quelque peu perturbé. Whittier, elle, écartait l’hypothèse de la présence invisible de son cœur pour sa part, et ce, justement après avoir balayé la pièce d’un regard autrement plus entreprenant que celui qui accompagnait habituellement sa phobie.
     Elle approchait alors de l’homme avec le sentiment qu’il se chuchotait à lui-même ou bien dans le pire des cas, que ce dernier était quelque peu perturbé. Elle ne comprenait pas la raison même de sa curiosité, mais elle sentait qu’il y avait une différence notable dans le comportement que l’homme avait en ce moment et celui qu'il avait avant que la nuit tombe. Cependant, Whittier se rendit compte assez vite, qu’elle n’était pas en mesure de se rappeler si elle avait bien perçu l’homme d’église à son arrivée ? Et que son jugement pouvait se baser sur la simple théorie qu’un comportement aussi perturbant aurait forcément été remarqué plus tôt par les autres invités. Elle s’avança assez pour être en mesure de voir le visage de l’homme, un visage qui lui semblait défiguré par sa maigreur, le tout accentué par la noirceur qu’elle percevait dans son regard.

~~~ o ~~~

         

     Elle ne saurait expliquer la raison pour laquelle, elle était encore ici… Elle avait observé la pluie et le ciel gris, se surprenant à se demander si le destin l'a forcée à rester ici. Car la raison qui l’avait poussé à restée, c’était dû à cette pluie qu’elle était tentée de maudire. Il y avait certes de bons souvenirs entre ses murs pour la métisse taciturne, mais ces souvenirs pouvait pour elle être un fardeau quand elle pensait que ces moments-là, jamais plus elle ne les aura. Là où il y avait peut-être un réconfort à savoir que jamais plus elle reverrait cet homme dans ses souvenirs les plus sombres. Étrangement, la situation semblait pour Whittier normal, un sentiment qui justement faisait naître en elle quelque chose de dérangeant en ce remémorant ses derniers souvenirs. C’est pourquoi quand la métisse rejoignit la véranda et qu’elle vit cette femme, elle resta à bonne distance.
    Notamment, parce qu’instinctivement, sa phobie sociale la gagnait de nouveau. À sa question, la métisse se contenta d’acquiescer de la tête sans plus de précision. Mais étrangement, tous ses sens semblait être à l’affût du moindre mouvement chez cette femme, c’était comme si elle était de nouveau en face de cet homme qui habitait ses plus sombres souvenirs… Mais pourquoi ressentait-elle cela chez cette femme pourtant si amical ? Était-ce encore sa phobie qui jouait de nouveau ce rôle qui la rendait comme à son habitude paranoïaque ? Elle l’ignorait, préférant garder ses distances.

 

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Points de révélation:

"Altered life"

Ton coeur te rend fort, tandis que l'absence du mien me rend efficace... - Piàn

      Était-ce réellement de sa faute ? Sa peur pouvait paraître irrationnelle, mais ce n’était en rien de sa faute. Non. C’était de la faute de cet homme, c’était lui qui l’avait rendu si amer à toute forme de relation. Elle n’aimait pas avoir peur tout le temps elle-même, c’est un véritable poison qui gangrenait son cœur déjà bien trop fragile et la métisse avait naturellement conscience qu’elle blessait son entourage ainsi… Pour autant, elle ne s’excusait jamais par rapport à ce défaut évident, car c’était alors consentir au fait qu’elle était responsable et en rien, elle désirait accepter qu’elle était la cause de sa propre souffrance. Une victime, devait-elle se blâmer d’être justement une victime ? C’était ridiculement absurde. Oui. Ça l’était et elle était persuadée que se soumettre au poids de cette difficulté, finirait de l’abattre et ''lui'', lui aurait gagné. Pourquoi avait-il fallu qu’elle revienne dans cette ville hantée de cauchemar.

Elle aimerait que l’on enterre Nanny le plus vite possible, elle ressentait le besoin de lui faire ses adieux, pour enfin partir… Où ? Elle l’ignorait, loin d’ici… Loin de ses doux souvenirs, loin de ceux qui étaient au contraire plus pernicieux et traumatisants. Son regard se posait un instant sur cette femme et sur son Mug. Et puis, soudain, elle entra dans la pièce, cette rouquine sautillante dans une joie, pourtant dérangeante. Pourquoi sa présence lui semblait si naturel, comme si elle la connaissait, comme si cela faisait déjà des années qu’elle la fréquentait. Sa voix, qui lui paraissait si glaçante, lui semblait pourtant familière. Quand elle prononça alors sa phrase, Whittier avait soudainement le sentiment qu’elle vivait ici… Qu’elle comprenait pourquoi cela lui paraissait être une entreprise absurde que de quitter la ville, comme si elle n’était pas en âge de le faire, comme si elle dépendait encore des adultes, dépendant encore de ‘’lui’’ en particulier… Oui, c'était comme si elle n’avait finalement jamais quitté l’orphelinat.

Oui. Le rêve semblait aussitôt être sa vie de gameuse déjà si loin dans les abysses oniriques. Et la cruelle réalité semblait devenir celle-ci, celle de cette orpheline minuscule qu’elle était encore. Et quand la gamine termina sa deuxième phrase, le cœur de la métisse se mit aussitôt à tambouriner dans sa poitrine dans une violence hystérique. Les larmes semblaient déjà humidifier ses pupilles couleurs ambres, elle se retourna sans plus se soucier de l’autre femme, tout en se mettant à chuchoter à répétition dans une terreur incommensurable. ‘’ Je n’ai rien fait, c’est pas moi.’’ Alors que la métisse se dirigea avec angoisse vers les escaliers qui la conduirait à sa chambre. ‘’Je n’ai rien fait, je n’ai rien fait.’’ Répéta-t-elle de plus belle sur les marches.

 

Code by Sleepy

Points de révélation:

[Event] Altered life

Hum. La jeune métisse reste muette, et Noa lui adresse un sourire qui se veut réconfortant. Après tout, certaines personnes, pour gérer leur deuil, se murent dans le silence, et dans ce cas, il est inutile et vain de les forcer à dire quoi que ce soit. Faire preuve de patience, il n'y a rien de mieux pour accompagner quelqu'un dans son deuil.

Et puis, une petite fille est arrivée dans la véranda, à la chevelure rousse flamboyante, au teint de porcelaine et tenant dans sa main un énorme cookie au chocolat. Elle s'arrête à leur niveau, puis leur lance d'une voix froide en brisant le cookie d'un geste de la main :

Vous devriez retourner dans vos chambres avant qu'il n'arrive. Tu le sais toi, combien il peut se montrer cruel ...

Elle se tourne vers la jeune métisse pour prononcer ces paroles, puis s'éloigne de la pièce avec désinvolture, comme si elle n'était qu'une enfant qui va tranquillement jouer de son côté. Pourtant, le ton qu'elle a employé est sans appel : qu'elles retournent dans leurs chambres, avant de subir son courroux.

Silencieuse, Noa se dirige vers l'escalier qui mène aux chambres, suivant la jeune métisse qui marmonne :

Je n’ai rien fait, c’est pas moi. Je n’ai rien fait, je n’ai rien fait.

Il y a de la terreur dans sa voix, ce qui interpelle Noa, sans qu'elle ne sache si la jeune femme accepterait de lui expliquer pourquoi. Ce qu'elle peut faire, par contre, c'est essayer de la rassurer, ce qu'elle s'empresse de faire alors qu'elles se dirigent vers leurs chambres :

Ne vous inquiétez pas. Respirez profondément, tout va bien se passer si nous restons tranquilles.

Sa voix se veut calme et rassurante, mais au fond, Noa est un peu inquiète elle aussi, sans qu'elle parvienne à s'expliquer le pourquoi du comment. Elle finit par atteindre sa chambre et ferme la porte derrière elle, s'installant sur son lit pour faire un peu de méditation ; ça l'aiderait à faire passer cette mauvaise impression...

KoalaVolant

Points de révélation:

Sans soucis mon interlocutrice me confirme qui elle est. Jane. Très bien on est au moins deux, il en manque encore deux ceci dit. Mais elle va bien et déjà, je me sent un poil plus léger. Sa main sur la mienne m'ancre dans la réalité. Je la prend dans la mienne pour la serrer de la même manière. Une manière de dire « Je suis là ».

Elle m'annonce ensuite qu'on est sûrement dans la cave de a maison. C'est bien un endroit où je ne m'étais pas aventuré du temps où je vivais là. J'avais beau me sentir comme à la maison et faire comme chez moi, il y avait des limites et les limites c'était sa chambre, d'autres pièces où ni elle ni moi n'allaient et la cave.

Cette cave, donc, je ne la connais pas, alors mes yeux, nouvellement habitués à la lumière, se balade, intrigués. Déjà, il y a une sorte de vieille lucarne poussiéreuse qui ne laisse pas beaucoup de visibilité mais qui peut, peut-être nous mener à l'extérieur bien qu'une porte, c'est quand même vachement mieux !

Des voix de femmes se font aussi entendre alors que quelque chose d'autre m'attire inexorablement. Je souris à Jane, un sourire que je veux confiant.

-Essayez de voir pour les voix qu'on entend si elles ne peuvent pas ouvrir la porte, c'est peut-être Noa et la jeune métisse de euh... la dernière fois.

Je ne sais même pas depuis combien de temps on est là...

Je me dirige vers cet objet mouvant qui m'avait attiré et quelque chose craque dans mon esprit. Un fauteuil... Le même genre de fauteuil que Lui...

Je sens que je retiens ma respiration. J'ai peur... J'ai terriblement peur de ce que c'est.

J'attrape ce dossier qui traîne et déjà, une douleur étrange m'enserre le cœur. « Ta faute »... oui, ma faute. Je sais. Je sais très bien.

Un gémissement m'échappe et mes yeux commencent doucement à me piquer alors que les larmes remontent.

J'ai bousillé la vie de mon frère. C'est ma faute.

J'oublie un instant tout ce qu'il y a autour et me recroqueville sur moi-même, ce dossier que j'ai peur d'ouvrir contre la poitrine.

-Je suis tellement désolé. Ca aurait du être moi... Pardon...

Ah ! Les voilà qui coulent maintenant. Mince, je suis lamentable.

Revelation:

Suivi des points: