Une fois dehors, Seth prend une grande inspiration pour ne pas laisser éclater sa colère et sa déception aux yeux des passants. Clairement, ils n'ont pas besoin de ça, et lui... Lui se prend tout un poids sur les épaules depuis quelques temps, cette révélation n'arrange certes pas son état, mais quand il l'aura digéré, ça ira mieux. Il faudra juste qu'on lui laisse du temps.
Quelques instants plus tard, Heinz sort, arrive à sa hauteur, et lui lance avec un sourire :
Ne t'ennuie pas pour moi, pour ce soir. Je vais rentrer tranquillement en taxi. Prends soin de toi tu veux ?
L'aîné de la fratrie Turner esquisse un léger sourire et hoche la tête :
Merci, Heinz. Je t'envoie un message quand... quand on sera rentrés.
Il lui fait un signe de la main, le laissant s'éloigner, et l'agent finit par s'adosser à un pilier qui soutient le porche du bar, bras croisés sur sa poitrine et le regard perdu au loin. Il ne faut pas longtemps pour qu'il entende Gabriel le rejoindre, et il tourne légèrement la tête vers lui lorsqu'il lui lance :
Ecoute, je suis désolé que tu es du l’apprendre de cette façon. Mais il faut savoir une chose, je ne suis plus cet homme la depuis longtemps. J’ai quitté Hydra, j’ai quitté les rangs et je suis aujourd’hui un déserteur. Je suis vraiment désolé mais sache que j’ai toujours été sincère envers toi depuis mon retour j’avais simplement … peur de te perdre à nouveau si tu découvrais la vérité.
L'agent reste muet quelques instants, hochant légèrement la tête, puis se remet à regarder droit devant lui avant de souffler :
Au moins, je ne l'apprends pas de la bouche d'un ennemi. Juste... de mon collègue et ami et de toi. C'est mieux que rien, je suppose.
Poussant un léger soupir, il se redresse, s'écartant du pilier qui l'accueillait, puis, sans se retourner, se dirige vers sa voiture et s'approche du volant avant de s'arrêter et de relever les yeux vers Gabriel pour lui lancer :
Comme dit... Je vais avoir besoin de temps et d'espace pour digérer tout ça. Quand ce sera fait, je reviendrai vers toi, en attendant... Je prends le canapé pour quelques jours.
Sa voix est sans appel, n'appelle pas à la discussion, et il se glisse derrière le volant en se murant dans le silence, attendant que Gabriel monte à son tour pour mettre le contact et commencer à rentrer, doucement, vers ce qui lui reste comme havre de paix, pour le moment du moins.