[Mission] Loup y es-tu ?

"Loup y es-tu ?"

The people of my village tried to burn me for being a witch... But I don't Blame them. - Oya

     Les cernes autour de ces yeux, elle contemplait silencieusement le paysage nocturne qui s’éveillait lentement sous l’aube naissante. Elle n’avait pas pu dormir encore aujourd’hui, bien qu’elle était assaillie par la fatigue et le besoin de fermer les yeux. Dans l’obscurité, ses pupilles luisaient et se reflétaient sur la paroi vitrée, lui rappelant soudain entre deux pensées ce qu’elle était. Cela faisait un an depuis qu’elle avait quitté le Nigeria, depuis qu’elle devait vivre avec la mort de ses parents sur les épaules. Elle regardait ce ciel encore un peu étoilée, rêvant de pouvoir s’y évader loin de tout, de ses cauchemars qui l’empêchaient de fermer l’œil, des conséquences de son existence qui attisait le mépris ou la convoitise. Loin du monde et de son agitation. Elle ne désirait qu’être libre, une enfant au-dessus de tous soucis. Se levant finalement, elle prend la direction de la salle de bain ou elle fit couler l’eau… La vapeur qui en sortait indiquait à vu d’œil que l’eau avait franchi un seuil de température dont la jeune Nigérienne ne s’était jamais souciée depuis qu’elle vit entre ses murs.
   Elle était insensible au froid comme à la chaleur, l’eau lui était agréable qu’à haute température froid comme chaud. C’est pourquoi, lorsqu’elle fit couler l’eau sur sa tête et l’ensemble de son corps, elle n’avait ouvert qu’un seul côté du robinet. Elle resta ainsi pendant plusieurs longues minutes, l’espace de quelques secondes elle ferma les yeux, songeant qu’ainsi elle pourrait s’endormir ne serait-ce qu’un moment. Mais dès lors qu’elle crut cela possible, elle ouvrit les yeux paniqués. La peur de se réveiller dans ce labo une nouvelle fois la submergeant subitement. Elle était simplement hantée par l’idée d’être de nouveau plongée dans un sommeil dont elle ne se réveillerait pas. Elle avait aussi peur de retrouver à nouveau une autre apparence que la sienne en se réveillant. Car finalement, elle était quelque part marquée par le fait d’être physiquement adulte, alors qu’elle n’était pas encore en âge de l’être.        

    Elle était sortie du dortoir après s’être vêtue, quelque part, elle était plus enthousiaste de quitter son lit que d’y rester. C’était heureusement pour elle un jour spécial, dédier à un cours spécifique à certains mutants de l’institut. Sur le chemin, elle croisa d’autres camarades qui la rejoignaient sur le chemin menant au point de rencontre. La plupart des élèves qui avaient l’habitude d’entraînement de ce genre, se demandaient pourquoi ils n’allaient pas simplement à la salle des dangers, cela semblait presque inhabituel pour eux. Pas pour Idie qui, de toute façon, n’a pas vraiment eu le loisir de s’entraîner jusqu’à maintenant. Elle avait une fois fait éclater sa colère dans la salle des dangers avec Logan, mais c’était la seule fois et c’était pour qu’elle puisse libérer quelque part ce qu’elle contenait au fond de son cœur.
   Depuis qu’elle avait aussi vite grandi, ses pouvoirs étaient plus facilement utilisable, mais beaucoup plus sensible à ses émotions en contre-partie. Mais ce n’était plus comme quand elle était petite, la force de son feu, de sa glace était bien plus grand eux aussi et sa puissance en effrayait davantage la Nigérienne. Idie se montrait alors plus fermer à ses émotions, s’efforçant de pleurant moins, ou de se mettre difficilement en colère, être beaucoup insensible en général. S’était son moyen à elle de garder un contrôle sur son pouvoir même si ça voulait dire, ne jamais plus l’utiliser. Et quelque part, elle espérait que l’entraînement n’allait pas la forcer à en faire usage.

    Il faisait tôt et la plupart des élèves avaient froid, Idie quant à elle appréciait les quelques courants d’air matinaux. Elle s’arrête pour contempler à l’horizon l’orangée du ciel sous le soleil levant, ce dernier n’ayant toujours pas montré le bout de son nez. Logan se tenait devant nous, il n’avait décidément pas l’allure d’un professeur.
    Deux personnes attiraient l’attention d’Idie et des autres élèves. La Nigérienne ne connaissait aucune de ses deux femmes et pour le coup, cela lui paraissait étrange. Elle avait rencontré un peu tout le monde ici, c’était presque obligatoire au vu des relations qui existent entre ces murs. Même si la jeune mutante l’acceptait difficilement, aujourd’hui elle est obligée de confirmer que c’est comme une famille. Certain de ses camarades avait connaissance de tic ou de toc que la Nigérienne n’avait elle-même pas conscience. Elle pouvait donc le dire en toute confiance aujourd'hui, ces femmes-là, elle était certaine qu'elles ne faisaient pas de l’institut…